Koudelka, un Tchèque leader de la Coupe du monde de saut à skis
Neuf mois environs après la clôture des Jeux olympiques de Sotchi et un peu moins de cinq mois avant l’ouverture du championnat du monde de hockey sur glace à Prague et à Ostrava, c’est donc reparti pour une saison de sports d’hiver. En République tchèque, outre le traditionnel et inévitable hockey, l’attention du public restera portée essentiellement sur le patinage de vitesse, le biathlon et le snowboard, trois disciplines dans lesquelles les Tchèques excellent depuis quelques saisons. Mais à celles-ci pourrait également s’ajouter le saut à skis, comme l’a démontré la deuxième victoire de Roman Koudelka en Coupe du monde cette saison, dimanche, à Lillehammer (Norvège).
A l’époque, Roman Koudelka, qui s’apprêtait à être sacré champion du monde juniors un an plus tard, n’avait encore que 16 ans et faisait ses débuts au plus haut niveau. Depuis, celui qui était et reste considéré comme un des principaux espoirs tchèques dans cette discipline si particulière qu’est le saut à skis, avait collectionné les places d’honneur en Coupe du monde et dans les grandes compétitions internationales sans jamais trop faire parler de lui, à l’exception d’une 3e place décrochée lors d’un concours de vol sur le tremplin « mammouth » d’Harrachov en janvier 2011.
Et ne voilà-t-il pas qu’en ce début de nouvelle saison le Tchèque remporte deux épreuves de Coupe du monde presque coup sur coup… D’abord à Klingenthal, en Allemagne, le 23 novembre dernier, puis donc à Lillehammer ce dimanche. Après une 11e place dans le premier concours samedi, le Tchèque s’est imposé dimanche grâce à un saut à 140 mètres :« J’étais dans de meilleures dispositions psychologiques. Samedi, j’ai trop pensé à la compétition, à la concurrence. J’ai mis trop de force dans mes sauts et cela m’a joué des mauvais tours. Dimanche, j’étais plus libéré et j’ai pris plus de plaisir, malgré le vent. Finalement, le résultat est la première place, c’est un peu incroyable et j’en suis bien sûr très heureux. »
Le vent a grandement favorisé Roman Koudelka, au contraire de nombreux autres sauteurs gênés par des conditions climatiques délicates, comme la veille déjà lors de la victoire de l’Autrichien Gregor Schlierenzauer. Le Tchèque a ainsi pu se contenter d’un seul saut pour s’imposer, la seconde manche étant finalement annulée, et ainsi signer la deuxième victoire de sa carrière en Coupe du monde, quinze jours après sa première :« Après ma victoire à Klingenthal j’ai eu un petit passage à vide, mes sauts étaient moins réussis techniquement et je les forçais trop, je voulais peut-être trop bien faire. Du coup, j’ai eu de moins bons résultats et je n’avais pas de bonnes sensations. Malgré ça, je suis toujours resté dans les dix premiers, ce qui est déjà pas mal, mais il manquait la cerise sur le gâteau, à savoir un nouveau podium. »
Deuxième cerise sur le gâteau, ce retour sur la plus haute marche du podium a permis à Roman Koudelka de réendosser le dossard jaune de leader du classement général de la Coupe du monde, le Tchèque devançant pour l’heure le Suisse Simon Ammann et le Norvégien Anders Fannemel.
Patinage de vitesse : Sáblíková encore et encore
Avec huit médailles décrochées, dont deux d’or avec Martina Sáblíková sur 3 000 mètres en patinage de vitesse et Eva Samková en snowboard cross, la République tchèque, 15e au classement final des nations, avait bouclé à Sotchi en début d’année les JO d’hiver les plus prolifiques de son histoire.Comme à Vancouver quatre ans plus tôt, une des grandes figures de ces Jeux vus avec un œil tchèque a été la patineuse de vitesse Martina Sáblíková, qui a conservé son titre sur 5 000 mètres. Spécialiste des longues distances (3 000 et 5 000 mètres) sur lesquelles elle était pratiquement intouchable ces dernières années, la Tchèque réalise cependant un début de saison 2014-2015 légèrement moins convaincant en Coupe du monde. A Berlin ce week-end, Martina Sáblíková a dû se contenter de la 3e place sur un 3 000 mètres dominé par la Néerlandaise Ireen Wüst en 4’01’’55 :
« Je suis d’abord très contente de finir sur le podium, les écarts ne sont pas énormes à l’arrivée. Avant le départ de la course, j’aurais signé pour être parmi les trois premières. Mon objectif est donc atteint, ce n’était pas simple. Ca l’était d’autant moins que, comme toujours sur 3 000 mètres, Ireen Wüst a réalisé un très bon temps. J’ai essayé de copier mon rythme sur le sien pendant le premier tour, mais il m’était impossible de maintenir la cadence. A l’entraînement, je sais aller plus vite, mais je n’y suis pas parvenue aujourd’hui, j’espère donc que cela viendra au fil de la saison. »Déjà deuxième à Obihiro et à Séoul lors des deux premières manches de la Coupe du monde, la Tchèque, longtemps abonnée à la première place, s’habitue depuis peu à monter sur des marches moins élevées à l’arrivée de ses courses. Mais en cette saison post-olympique, Martina Sáblíková affirme ne pas s’inquiéter. Elle explique pourquoi :
« J’ai consacré beaucoup de temps au cyclisme cette année et ma préparation n’a pas été axée uniquement sur le patinage, et je crois que j’en paie les conséquences. Mais c’était prévu. C’est un peu une saison de transition et c’est pourquoi je suis très contente de ces places sur le podium. On verra plus tard comment cela se passe aux championnats d’Europe et du monde. Peut-être que cela ira moins bien mais, en attendant, cela fait déjà huit ou neuf saisons que je suis régulièrement sur les podiums dans les grandes compétitions, je n’ai donc pas de raisons d’être déçue. »Triple championne olympique en patinage de vitesse, Martina Sáblíková a fait de la qualification pour les épreuves de cyclisme des JO d’été de Rio de Janeiro en 2016 une de ses priorités. Un objectif qui, pour l’heure, ne l’empêche cependant pas de figurer encore en tête du classement général provisoire de la Coupe du monde dans les épreuves longues distances. Et à coup sûr, on reparlera encore de la Tchèque cette saison…