KPN ne veut plus investir dans les télécommunications tchèques

L'opérateur néerlandais de télécommunications KPN, titulaire de 6,5% des actions et, dans le cadre du consortium TelSource, de 27 autres pour cent des actions de Cesky Telecom, vient d'informer, mercredi, qu'il n'est plus intéressé par la prochaine étape de privatisation du groupe tchèque. Jan Uhlir résume.

Surprise pour les uns, chose attendue pour les autres - la décision de KPN de se désintéresser de la vente des 51% des parts sociales de Cesky Telecom possédées encore par l'Etat tchèque. Surprise surtout pour ceux qui ont pris au sérieux l'intention des Hollandais, déclarée en mai dernier encore, d'aspirer à la position majoritaire dans Cesky Telecom. Apparemment pas pour les analystes observant plus attentivement la stratégie globale de KPN en Europe. On sait que l'opérateur néerlandais a déjà trop investi dans la lutte pour les licences du système UMTS appelé aussi mobile de troisième génération. Sa position s'est davantage compliquée par le départ du consortium commun de son partenaire Hutchinson Whampoa de Hong Kong. Rien d'étonnant que le marché tchèque se trouve enfin marginalisé dans les plans de KPN. Qui, d'autre part, n'envisage pas encore de se débarrasser de ses actions en Tchéquie.

La décision de KPN vient peu de temps avant la vente des 51% des actions détenues par l'Etat, prévue pour l'année prochaine. Elle peut donc avoir pour effet un ralentissement net de toute l'opération de privatisation de Cesky Telecom. Qui se retrouve de nouveau au début. Paradoxalement, le ministre tchèque des Finances, Pavel Mertlik, et le Fonds du patrimoine national, responsables de la privatisation de Cesky Telecom, semblent plutôt s'en féliciter. Si le porte-parole du Fonds ne trouve aucun inconvénient dans la désertion de KPN, le patron des Finances se frotte même les mains. « Finie l'incertitude, rien n'empêche d'achever sans problème le projet de privatisation », dit-il.

Préalablement, on parle de quatre géants de télécommunications qui pourraient se présenter au concours pour Cesky Telecom : Deutsche Telekom, British Telecom, Vivendi de France et l'américain SBC, propriétaire de l'opérateur danois Tele Danmark. Il est vrai que le groupe allemand, par exemple, ne s'intéresse apparemment qu'à l'achat d'un autre opérateur tchèque - Ceske Radiokomunikace. Mais, comme il contrôle déjà les marchés hongrois et slovaque, on n'exclut pas qu'il puisse changer d'avis. Entre temps, en attendant sa privatisation, Cesky Telecom devra d'abord digérer la réaction de la Bourse au message de KPN : une chute spectaculaire de ses actions a entraîné avec elle aussi le reste du marché.

Auteur: Jan Uhlir
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