Cesky Telecom privatisé : une bonne nouvelle pour les consommateurs

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Alors que les analystes doutaient de la capacité d'un gouvernement en difficulté à mener jusqu'à son terme l'importante privatisation de l'opérateur historique Cesky Telecom, la nouvelle a été annoncée cette semaine par le ministre des Finances. Telefonica, c'est le nom du groupe espagnol qui avait déposé l'offre la plus généreuse (2,74 milliards d'euros) et qui emporte le morceau, au terme d'une privatisation qui pourrait être la dernière dans le pays à ne pas être réalisée sur les marchés financiers.

Le gouvernement a donc fait son choix, en suivant les recommandations de la commission interministérielle chargée d'étudier les offres des acteurs étrangers. Le groupe Telefonica dispose maintenant d'un délai d'un mois et demi pour répondre au gouvernement tchèque, et la Commission européenne devra encore approuver la transaction. Mais pour le ministre des Finances Bohuslav Sobotka, aucun obstacle ne devrait a priori empêcher le bon déroulement de cette privatisation, la deuxième plus importante dans l'histoire du pays :

« Des réunions formelles ont lieu entre les deux parties. Les conditions du contrat sont normalement définitives et ont été présentées dans la dernière offre, donc je ne m'attends pas à de difficiles négociations. Le contrat définitif pourrait être signé dans les prochains jours, nous cherchons une date qui conviendrait aux deux parties pour la signature des documents nécessaires. »

La transaction devrait être entièrement finalisée d'ici deux mois. Dans un deuxième temps, l'opérateur espagnol devra lancer une OPA sur le reste du capital de Cesky Telecom, le coût total de la reprise de la compagnie tchèque devant dépasser les 5 milliards d'euros, d'après des estimations de la presse madrilène. Ce qui en fera le plus gros investissement espagnol en l'Europe de l'Est. La reprise de Cesky Telecom apportera huit millions de nouveaux clients à Telefonica, portant son parc total de clients à 130 millions de personnes.

L'arrivée en République tchèque de Telefonica, qui avait choisi jusqu'ici de s'implanter principalement en Amérique latine, suit de quelques semaines seulement l'annonce de l'arrivée d'un autre géant des télécommunications sur le marché tchèque, le goupe britannique Vodafone, qui vient d'acquérir Oskar, le troisième opérateur de téléphonie mobile du pays. Selon Emir Halilovic, analyste pour la société IDC CEMA, l'arrivée de ces deux acteurs va avoir d'importantes conséquences :

« Du point de vue du consommateur, ces deux transactions sont de bonnes nouvelles, car ils pourront obtenir davantage de services de meilleure qualité. On le sait, les acteurs importants sur le marché du portable bénéficient de conditions plus favorables, sur l'équipement par exemple. C'est une bonne nouvelle pour les consommateurs. La concurrence sera accrue. Je ne suis pas sûr que cela fasse immédiatement baisser les prix, parce que les prix sont déjà relativement bas, par exemple la minute d'appel est bon marché. J'espère d'autre part que grâce à ces évolutions, les conditions pour le développement du réseau 3G (un réseau qui permet des connexions à très grande vitesse de l'ordre de 384Kbps) seront réunies le plus tôt possible, car il serait dommage que la République tchèque prenne du retard dans ce domaine par rapport à ces voisins. »

En s'emparant de Cesky Telecom, Telefonica deviendra propriétaire d'Eurotel, leader sur le marché tchèque de la téléphonie mobile. Le concurrent direct d'Eurotel, T-Mobile, appartient depuis quelques temps maintenant à Deutsche Telekom. Pour le porte-parole de T-Mobile, Jiri Hajek, le marché est devenu rapidement international :

« Pour T-Mobile, il s'agit d'une évolution intéressante qui va nous permettre de nous mesurer à deux grands acteurs. Telefonica ne nous est pas totalement inconnu. Nous sommes membres avec ce groupe de la plus grande alliance d'opérateurs de téléphonie mobile, qui s'appelle Freemove. »

Petr Sindler est le porte-parole d'Oskar, le plus petit opérateur mobile, jusqu'ici propriété des Canadiens de TIW, et qui vient d'entrer dans le giron de Vodafone :

« Nous prévoyons qu'Oskar va poursuivre sa politique d'offre de services les plus avantageux possibles pour le consommateur. Nous ferons le maximum dans ce sens, sans prendre en considération quels seront nos concurrents sur le marché. »

La concurrence s'annonce donc rude, sûrement pour le plus grand bonheur des consommateurs, sur un marché où le taux de pénétration du téléphone portable a déjà dépassé le seuil des 100%.