La Bibliothèque nationale de Prague, championne de la numérisation et de la préservation des archives

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Cette année la Bibliothèque nationale de Prague a attiré deux fois l'attention du public. La première fois, c'était lorsqu'elle a réussi à acquérir en France le manuscrit d'un fragment illuminé et extrêmement précieux de la chronique Dalimil du XVIe siècle. Et puis, tout récemment, lorsqu'elle a obtenu en Corée du Sud le prix Jikji attribué par le Bureau et le Conseil du Programme UNESCO. Jikji est le prix de l'UNESCO, doté d'une somme de 30 000 dollars, et qui est décerné tous les deux ans pour apprécier les travaux dans le domaine de la préservation et de l'accès aux collections de bibliothèques et aux archives d'autres institutions culturelles. La Bibliothèque nationale tchèque a été choisie parmi une trentaine d'institutions dans le monde entier.

Josef Dobrovsky
Pourquoi a-t-on choisi justement la Bibliothèque nationale de Prague? Alexis Rosenzweig a posé cette question au directeur adjoint de la Bibliothèque, Adolf Knoll.

"Peut-être c'est l'Unesco qui devrait répondre à cette question parce qu'il y avait trente-six institutions du monde entier. Je crois que ce prix nous a été décerné parce que nous avons eu beaucoup de succès dans le domaine de la numérisation des collections historiques et de la préservation classique de nos collections et peut-être aussi parce qu'on a beaucoup coopéré et partagé nos connaissances avec des institutions d'Europe centrale et orientale en Asie."

Est-ce que la Bibliothèque nationale tchèque emploie des procédés nouveaux qui ne sont pas employés ailleurs? Comment juge-t-on son travail sur la numérisation ?

"On emploie des procédés comparables, mais on a commencé en 1992 et c'était très tôt lorsque vous comparez cela avec d'autres institutions dans le monde. On a supporté avec beaucoup de projets le programme "Mémoire du monde" de l'UNESCO. Nous avons une technologie particulière qui est, cependant, comparable à d'autres technologies utilisées dans le monde. On a complètement maîtrisé tout le processus de la numérisation depuis la production des donnés jusqu'aux bibliothèques numériques qui contiennent beaucoup de matériaux de nos collections, de celles de beaucoup d'institutions de notre pays et des pays voisins."


La bibliothèque nationale de Prague - Klementinum
Pour numériser les archives on coopère avec des compagnies privées tchèques. Une part de la numérisation est faite dans la bibliothèque, l'autre part est réalisée en coopération avec ces compagnies. La bibliothèque réalise deux programmes de numérisation. Le premier programme, celui qui est plus ancien, concerne la numérisation des manuscrits, spécialement des manuscrits de cartes anciennes. Le second programme qui est plus récent, concerne la préservation des papiers qui ont été imprimés sur papier acide, c'est-à-dire surtout les périodiques et les journaux anciens.


La chronique Dalimil
D'après vos propres expériences, d'après ce que vous avez pu voir dans d'autres pays et dans d'autres bibliothèques nationales, la Bibliothèque de Prague vous paraît en terme de numérisation en avance sur bien d'autres ? Comment cela se fait-il que les Coréens et l'Unesco décident de décerner ce prix à la République tchèque?

"Parmi les bibliothèques nationales du monde entier nous sommes une de peu de bibliothèque qui ont maîtrisé la numérisation de manière complète en Europe. En Europe, je crois que c'est la bibliothèque nationale de France qui est le numéro un, mais je pense que le numéro deux ou trois c'est la Bibliothèque nationale de République tchèque. Je crois qu'on nous a décerné le prix parce qu'il y avait beaucoup de coopération internationale dans ce domaine. L'UNESCO apprécie la coopération internationale, le fait que nos connaissances ne restent pas seulement ici. Nous exportons nos connaissances surtout dans les pays d'Europe centrale et orientale, qui sont nouveaux membres de l'Union européenne."