La Bohême toujours la proie d'orages dévastateurs

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La météo s’est montrée plus que capricieuse en cette première partie du mois d’août. Les traditionnels orages d’été sont particulièrement violents. Le week-end passé, plusieurs villes du nord de la Bohême se sont retrouvées sous les flots mais à peine les premiers dégâts réparés, de nouvelles pluies se sont abattues, accentuant le désarroi des habitants de ces régions. Dimanche, avec des pluies torrentielles et de la grêle, la capitale tchèque n’a pas non plus été épargnée.

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Cinq milliards de couronnes, c’est le montant réévalué en début de semaine dernière par la région de Liberec pour estimer les dommages causés par les subites inondations du week-end passé. Mais ce chiffre risque encore d’augmenter. Annoncées par les météorologues, les pluies se sont à nouveau déversées sur certaines communes déjà sinistrées. C’est le cas notamment du village de Bílý Kostel, située à une dizaine de kilomètres de Liberec, qui a vu tomber, en moins de 15 minutes, 30 millimètres de précipitations. La rivière, la Nisa, est restée dans son lit, mais l’eau a envahi les champs pour s’engouffrer une fois de plus dans quelques maisons.

Dans la nuit de dimanche à lundi, les cours d’eau de la région de Děčín se sont à nouveau gonflés, mais les eaux de l’Elbe ont commencé à baisser avant d’atteindre le niveau trois d’alerte inondation. Plus au sud, dans les villes de Teplice et de Litoměřice, les pompiers ont du intervenir pendant la nuit pour vider les caves des maisons.

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Dans ces conditions, difficile de ne pas comprendre la lassitude des habitants alliée parfois avec l’exaspération de certains responsables locaux sur la gestion des fonds alloués à la reconstruction des zones sinistrées. Le maire de Bily Kostel s’est par exemple plaint d’avoir reçu une part insuffisante des 40 millions de couronnes débloquées par le gouvernement. Le président de la région de Liberec, Stanislav Eichler, a répondu que les communes avaient parfois obtenu plus que ce qu’elles avaient demandé et que d’autres fonds seraient alloués si nécessaire. Pendant ce temps, les autres villes et villages sinistrés continuaient ce week-end, malgré les conditions climatiques difficiles, leurs travaux de reconstruction. Un millier de soldats ont été déployés dans ces communes où ils entreprennent les travaux les plus urgents. Dimanche, les communes de Chrastava et de Rousínov ont pu voir l’armée à l’œuvre avec l’installation de deux premiers ponts. Une infrastructure fondamentale pour la reconstruction des villages, comme l’explique Jaroslava Petrboková, la maire de la commune de Svor :

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« C’est l’unique voie de communication. Cette localité est construite d’un côté et de l’autre de cette route. Les gens se retrouvent coupés des deux côtés. »

Ces ponts font partie de moyens matériels opérationnels mis à la disposition des populations par l’Etat. Une quinzaine de ponts ont pour l’instant été réclamés par les localités. Ils sont provisoires mais ils pourront être utilisés pendant plusieurs années. En Bohême du nord, les inondations ont endommagé plus de 2500 foyers. 57 maisons attendent leur démolition.

A Prague et en Bohême centrale, les éléments se sont également déchaînés cette fin de semaine avec des orages d’une rare violence et des chutes de grêlons, certains atteignant la taille de balles de ping-pong, comme le raconte cette praguoise :

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« J’habite ici depuis 37 ans, mais je ne me souviens pas avoir jamais vu des grêlons exploser les fenêtres des maisons. Il y a déjà eu des inondations ici, même deux fois, mais je n’ai pas le souvenir d’avoir vu au mois d’août le sol blanc comme si c’était Noël. »

Les pompiers ont été appelés à des dizaines de reprises pendant la soirée. Les sociétés d’assurance ont déjà enregistré plus de 1 000 demandes de constat, notamment pour des dégâts sur les automobiles. La station de métro Mustek, dans le centre de Prague, a partiellement été inondée. A Prague, six personnes ont été blessées.