La cinquième motion de censure contre le gouvernement Topolánek sera-t-elle la bonne ?

Mirek Topolánek, photo: CTK

Le gouvernement tchèque pourrait tomber mardi si l’opposition réunit assez de voix parmi les députés devenus « indépendants ». La coalition gouvernementale menée par Mirek Topolánek est, depuis sa formation, dans une situation inconfortable due aux résultats très serrés des élections législatives de 2006.

Mirek Topolánek,  photo: CTK
C’est la cinquième fois que le gouvernement Topolánek doit faire face à une motion de censure. Les quatre premières tentatives conjointes du Parti social-démocrate et des communistes ont échoué, mais la donne a entre temps changé à la chambre basse du Parlement. D’abord à cause de la scission au sein du Parti des Verts, qui a perdu deux de ses députées. Olga Zubová et Věra Jakubková ont décidé de fonder un nouveau parti écologiste, le Parti Démocrate des Verts, et font durer le suspens jusqu’à la dernière minute en refusant de dire si elles vont soutenir ou non le gouvernement en place.

Sur 200 députés aujourd’hui, le coalition au pouvoir en compte 96, l’opposition 97, les sept restants ne faisant plus parti de leur groupe d’origine. Le résultat s’annonce serré, chaque voix compte, et c’est peut-être dans le camp du Parti ODS du Premier ministre que l’opposition va trouver celles qui lui manquent.

Vlastimil Tlustý
L’un des députés ODS a déjà indiqué qu’il voterait contre le gouvernement. « Ce gouvernement n’a pas ma confiance », a déclaré dimanche Vlastimil Tlustý, arguant que ce gouvernement avait « promis beaucoup mais presque rien fait ».

Pour les politologues et commentateurs, il existe cette fois un sérieux risque pour la coalition gouvernementale, alors que le pays doit présider l’UE pour trois mois encore.

« Le gouvernement peut tomber », titrait lundi le quotidien Hospodářské noviny, auquel le fraîchement réélu chef de l’opposition social-démocrate, Jiří Paroubek, a déclaré qu’en cas de succès de la motion de censure, il laisserait le gouvernement en place - sauf son ministre de l’Intérieur - jusqu’à la fin de la présidence de l’UE, c’est à dire jusqu’à la fin du mois de juin.

Mais M. Topolánek a fait savoir qu'il démissionnerait immédiatement en cas de défaite... C’est au chef de l’Etat, Václav Klaus, qu’il appartiendrait de nommer un nouveau premier ministre. Le vote crucial pour l’avenir du gouvernement tchèque devrait se dérouler dans l’après-midi de mardi.