Une rébellion au sein de l’ODS : une déstabilisation de la coalition gouvernementale ?
A la mi-temps de son mandat de quatre ans, la coalition gouvernementale qui est formée par trois partis (l’ODS, le KDU-CSL et les Verts) et qui ne possède qu’une majorité étroite au Parlement, semble plus déstabilisée que jamais.
Du jamais vu sur l’échiquier politique tchèque. Mardi, trois députés du Parti civique démocrate (l’ODS), principale formation de la coalition gouvernementale, ont trahi la discipline de parti qui a été jusque-là de rigueur, en votant de concert avec les partis dans l’opposition. Les trois « rebelles », avec en tête le député Vlastimil Tlustý, ont levé la main contre le projet de loi concernant la restitution des biens aux Eglises qui est considérée comme une disposition clé, ainsi que contre la loi anti-discrimination. La loi qui est censée régler les relations patrimoniales entre les Eglises et l’Etat ne sera remise sur la table que d’ici la fin de l’année. On écoute la réaction de Jiří Čunek, chef des chrétiens-démocrates :
« C’est une grande déception pour nous. Et il faut dire que cette déception est pleinement partagée par le Premier ministre Mirek Topolánek et l’ensemble de la coalition gouvernementale. Le fruit des négociations entre les 17 Eglises et le gouvernement qui ont finalement abouti et tout l’immense travail que nous avons réalisé sont ainsi gaspillés. »
L’animosité qui existe entre l’ambitieux Vlastimil Tlustý, ancien ministre des Finances, qui est très critique à l’égard des réformes réalisées par le gouvernement, trop « douces » selon lui, et le chef de file de son parti, Mirek Topolánek, fait depuis longtemps partie du folklore politique national. Dès lors, il y a lieu de parler d’une rébellion ouverte au sein de l’ODS qui, à la longue, pourrait provoquer la chute du gouvernement et coûter la tête au Premier ministre Mirek Topolánek. Le chef de gouvernement quant à lui prône pourtant l’optimisme. D’après lui, l’ensemble des trois partis qui composent la coalition veulent perdurer, en dépit du fait qu’il existe certaines questions – la réforme de la santé publique et le radar américain en Tchéquie par exemple – au sujet desquelles ils ont, eux aussi, du mal à trouver un consensus… Il est peu probable que les tensions au sein de la coalition gouvernementale, ainsi qu’au sein des différents partis, aient tendance à s’amoindrir à l’approche des élections régionales et sénatoriales qui auront lieu à l’automne prochain. C’est plutôt le contraire qui est à attendre.