La commune de Bystrany restaure la rotonde ou reposent des prisonniers de guerre français
La commune de Bystrany en Bohême du nord-ouest est en train de poursuivre les travaux de restauration de la rotonde Panteneo, au cimetière local, où sont inhumés 23 prisonniers de guerre français, qui ont péri ici, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Jaroslava Gissubelova s'est intéressée au sujet et a téléphoné à l'adjoint au maire de Bystrany.
La première question qui s'impose est de savoir comment des prisonniers de guerre français sont-ils parvenus dans ce coin de Bohême. Il faut se souvenir qu'à la suite du diktat de Munich, les régions limitrophes de Bohême et de Moravie dites les Sudètes ont été annexées au Reich et donc, sur ces territoires, il y avait des prisonniers de guerre de toutes nationalités dont des Français. Ecoutons Antonin Kamensky, adjoint au maire de la commune de Bystrany près de Teplice:
"Des prisonniers de guerre français étaient à Teplice dans des camps de prisonniers qui ont existé, ici, jusqu'à la fin de la guerre. Ceux qui y ont péri ont été inhumés au cimetière de Teplice, pour être plus tard transférés au cimetière de Bystrany. A l'intérieur de la rotonde Panteneo qui constitue une dominante de notre cimetière, on a aménagé pour eux un ancien tombeau de famille où leurs dépouilles reposent en toute dignité. Il s'agit de 23 prisonniers de guerre français qui sont inhumés à l'intérieur de la rotonde."
Vous avez décidé de restaurer le monument, à la veille du prochain 60e anniversaire de la fin de la guerre et aussi, d'en prévenir, l'ambassade de France à Prague. Avez-vous une réaction de sa part?
" Il faut dire que tout a commencé après que nous ayons été chargé, en accord avec la loi de juillet 2004 sur les soins aux tombeaux de guerre, d'apporter nos soins à ces lieux de piété. Nous avons trouvé deux monuments de guerre sur le territoire de notre commune - les tombeaux des prisonniers de guerre français et un mémorial de la Première Guerre mondiale. Après le commencement des travaux de restauration, nous avons contacté, par l'intermédiaire de l'Union des combattants pour la liberté, l'ambassade de France à Prague. La première rencontre aura lieu la semaine prochaine à Bystrany. Nous tâchons, bien évidemment, de faire de notre mieux, pour que la rotonde soit aménagée au mieux et le plus dignement possible, mais nous avons voulu aussi, avant que les travaux soient terminés, que les représentants de la France s'expriment sur l'aspect du lieu du dernier repos de leurs concitoyens et nous expriment leur vision dont nous tiendrons compte."
Comme m'a dit encore l'adjoint au maire de Bystrany, Antonin Kamensky, les travaux doivent être terminés, au plus tard le 31 avril prochain, pour que le 8 mai, Journée de la Libération, la rotonde où reposent 23 prisonniers de guerre français puisse devenir le lieu d'une rencontre de représentants de l'Union des combattants pour la liberté, ceux de l'ambassade de France et ceux de la commune de Bystrany.