La crise gouvernementale se poursuit
La crise au sein de la coalition du Premier ministre Stanislav Gross dure depuis plus d'une dizaine de jours. En cette fin de semaine, aucune issue n'a encore été trouvée.
Alors que Bratislava vient de réaliser un gros coup de pub en accueillant le sommet des présidents russe et américain, Prague n'attire l'attention des médias internationaux qu'en raison des scandales politiquo-financiers et de l'impasse dans lequel se trouve son gouvernement actuel. Au lendemain d'une réunion entre les partenaires de la coalition, aucune solution n'a encore été trouvée. En cette fin de semaine, pas d'issue claire à la crise, mais sept hypothèses envisageables, selon Stanislav Gross lui-même. Du statu quo dans le cabinet à sa démission, en passant par l'option d'un gouvernement minoritaire soutenu soit pas les communistes soit par le Parti civique-démocrate au Parlement, en fait aucune piste n'a l'air d'être écartée. Nouvel élément cependant : le groupe parlementaire social-démocrate a recommandé à Stanislav Gross de se débarrasser des ministres du parti « rebelle », le Parti chrétien-démocrate.
« Il est important pour nous que le gouvernement puisse poursuivre sa tâche dans de bonnes conditions. C'est la raison pour laquelle nous recommandons le départ du gouvernement des membres issus d'un parti qui ne reconnaît pas la légitimité du Premier ministre », a déclaré le président du groupe CSSD, Michal Kraus.
Rappelons que la crise a été déclenchée suite aux affaires liées aux finances privées du Premier ministre et de son épouse, après que le président du Parti chrétien-démocrate, Miroslav Kalousek a réclamé sa démission. Entre-temps, ce dernier a dû lui aussi faire la lumière sur les créances qui lui ont permis d'acquérir son logement. Et son principal créancier est son beau-frère, enfin plutôt était, car celui-ci s'est fait assassiner il y a quelques temps, au cours de ce que la presse tchèque a décrit comme un réglement de compte de type mafieux. Bref, la chronique politique tchèque est, ces derniers temps, digne du plus mauvais polar de série B. Et malheureusement, l'image de Prague à l'étranger est en train d'en pâtir.