La cueillette des champignons, « sport national » des Tchèques
La tradition et la popularité auprès de la population tchèque de la cueillete des champignons : tel est le premier sujet qui est abordé dans cette nouvelle revue de presse. Quelques extraits ensuite d’un texte qui explique pourquoi il convient de ne pas sous-estimer, comme cela est aujourd’hui souvent le cas en Tchéquie, l’importance de la formation dans les disciplines humanitaires. L’existence d’un nombre relativement élevé de biens immobiliers qui restent inoccupés est un autre sujet qui sera également traité. Enfin, nous évoquerons le problème des retombées de la mauvaise qualité de l’air sur la santé des Pragois.
« Des innovations techniques touchent désormais, aussi, la recherche des champignons, qui est un des passe-temps favoris des Tchèques durant l’été. Pour se faciliter la tâche, ils peuvent désormais consulter des plans sur Internet, puiser et partager des informations sur les réseaux sociaux, se promener dans la forêt avec des données indiquant les endroits favorables. Pour la première fois cette année, les passionnés de cueillette peuvent également utiliser une application mobile qui présente près de 200 champignons tchèques les plus connus avec une description détaillée et des photos. »
La cueillete des champignons est répandue depuis très longtemps dans les pays tchèques. C’est grâce aux activités du mycologue František Smotlacha, auteur en 1947 de l’Atlas des champignons comestibles et non comestibles, la première publication du genre accompagnée de photos en couleur, qu’elle a connu un vaste développement.
František Smotlacha a testé seul la comestibilité de 1 700 espèces de champignons afin de prouver que la majorité d’entre eux sont effectivement comestibles. Il a aussi organisé à Prague, avant la Première Guerre mondiale, une première exposition de champignons. Bien que le nombre précis d’espèces qui poussent aujourd’hui sur le territoire tchèque n’est pas précisément recensé, près de 10 000 ont néanmoins été identifiés à ce jour, parmi lesquels 250 non comestibles. L’auteur du texte observe également :« ‘La viande des pauvres’ : ainsi appelait-on autrefois les champignons. Aujourd’hui en revanche, ils sont appréciés des amateurs d’une cuisine raffinée et proposés dans les meilleurs restaurants, dont on ne citera à titre d’exemple que le restaurant Alcron de Prague du Guide Michelin. Outre les champignons et les plats traditionnels, les Tchèques ont appris à apprécier et à rechercher aussi les champignons exotiques. En ce qui concerne la culture des champignons, elle est devenue une branche agricole indépendante. »
Les disciplines humanitaires en marge de l’intérêt
Critiquer les cursus en humanités est à la mode actuellement en Tchéquie. Et pourtant, historiens et sociologues sont pour nous aussi importants que les start-ups dans la Silicon Valley. C’est ce que souligne un texte mis en ligne sur le site du quotidien économique Hospodářské noviny, dont l’auteur se penche sur les écueils d’une telle approche :
« On aime à prétendre que les écoles supérieures sont censées former en premier lieu des professionnels technocrates. Dans cette logique, un plus grand accent devrait être mis également sur les centres d’apprentissage. Evidemment, le pays a besoin de techniciens, d’informaticiens ou encore de soudeurs, car la Tchéquie occupe une des premières positions à l’échelle européenne en termes de poids de la production industrielle à son économie. Toutefois, on ne peut accepter l’idée qui prévaut selon laquelle une formation en humanités est quelque chose d’inutile. »Les Tchèques sont fiers des succès de leurs scientifiques, tandis que ceux des chercheurs humanitaires sont peu reconnus. Le problème est que la majorité des historiens, philosophes ou sociologues évitent les médias et l’espace public, celui-ci étant toujours occupé par le même groupe de personnes. Et pourtant, comme le souligne l’auteur, il existe de nombreux cas qui témoignent des performances haut de gamme d’intellectuels tchèques dans le monde. Selon lui, le mépris pour les disciplines littéraires constitue une menace pour la démocratie. Il conclut que « si cela continue de la sorte, on ne saura bientôt plus ce que représente la démocratie, le meilleur des systèmes de gouvernance qu’il faut protéger et renforcer. »
Ces biens immobiliers qui restent inoccupés
En Tchéquie, et notamment à Prague, se trouvent de nombreux biens immobiliers inoccupés depuis longtemps. On estime à 1 660 le nombre de ces bâtiments inhabités qui pourraient offrir un logement à quelque 13 000 personnes. Dans un contexte où la demande de logements dépasse largement l’offre, l’occupation de ces appartements ne résoudrait certes pas l’ensemble du problème, mais elle pourrait y contribuer considérablement. Le quotidien Lidové noviny apporté quelques précisions à ce sujet :« Dans la capitale, des immeubles avec des appartements vides se trouvent même dans des quartiers qui sont pourtant de bonnes adresses : Vinohrady, Střešovice, Břevnov, Malá Strana, Vieille-Ville, Hradčany. Les raisons sont multiples : il s’agit par exemple de bâtiments que leurs propriétaires n’envisagent pas de rénover en raison de leur état déplorable ou dont ils reportent une vente qu’ils espèrent plus lucrative. Et comme certains biens immobiliers inoccupés appartiennent aux mairies d’arrondissements ou à la municipalité de Prague, les différents processus de décision et de réalisation qui s’inscrivent dans la politique communale traînent en longueur. Des rapports patrimoniaux non transparents entrent également souvent en jeu.»
L’article publié dans Lidové noviny remarque enfin que selon les prévisions démographiques pour Prague, la population va continuer à croître, soit une raison de plus de voir la demande de logements encore augmenter.
Les retombées de la pollution sur la santé des Pragois
Denik Referendum s’est penché sur les retombées de la pollution de l’air sur la santé des Pragois. En se référant aux données rassemblées par le Centre pour l’environnement et la santé, le journal en ligne indique que près de 500 Pragois meurent chaque année en raison de la mauvaise qualité de l’air. Il rapporte également :
« Le taux de pollution atmosphérique enregistré à Prague dépasse depuis longtemps les limites définies par la loi et la directive européenne sur l’air. Le tout à un moment où l’Organisation mondiale de la santé recommande de mettre en valeur une politique environnementale plus rigoureuse. Concernant les facteurs qui agissent sur la santé humaine, c’est précisément la mauvaise qualité de l’air qui constitue le facteur à risque le plus grave en Tchéquie. »En 2016, le ministère de l’Environnement a lancé un programme pour l’amélioration de la qualité de l’air. Mais, comme l’indique Denik Referendum, selon les initiatives lancées par les responsables de certains arrondissements de Prague, cela reste inefficace, car les démarches concrètes à entreprendre pour atteindre les objectifs définis ne sont pas précisées. Le programme concerné ne stipule pas, par exemple, les mesures à prendre pour réduire la quantité des particules toxiques dues à la circulation automobile, celle-ci étant une des causes principales de la mauvaise qualité de l’air dans la capitale. D’autres initiatives réclament pour leur part la gratuité des transports en commun de façon à limiter la circulation automobile.