La fête du 28 octobre : des discours et des médailles

Vaclav Klaus, photo: CTK

La fête du 28 octobre, célébrée ce dimanche dans toute la République tchèque, cumule plusieurs anniversaires importants. D'abord c'est le jour anniversaire de la fondation de la République tchécoslovaque née en 1918 sur les ruines de l'Autriche-Hongrie. Le 28 octobre 1945 ont été nationalisées en Tchécoslovaquie l'industrie lourde, les mines et les banques et ce jour-là allait être fêté par les communistes comme le Jour de la nationalisation. Et finalement, le 28 octobre 1968, a été adoptée la loi constitutionnelle sur la Fédération tchécoslovaque, ce qui a été sans doute le premier pas vers la partition de la Tchécoslovaquie en 1993.

Vaclav Klaus,  photo: CTK
Des festivités et des officialités ont eu lieu, ce dimanche, dans plusieurs endroits du pays. A cette occasion le président Vaclav Klaus a déposé des gerbes sur la tombe de Tomas Garrigue Masaryk, président fondateur du premier Etat des Tchèques et des Slovaques, et devant le monument des légionnaires tchécoslovaques tombés pendant la Première Guerre mondiale. Dans la soirée le président a prononcé un discours qui a été surtout un appel à la défense des intérêts nationaux des Tchèques. Il a évoqué leurs relations avec l'Autriche et son refus de l'énergie nucléaire :

Stanislav Hnelicka,  photo: CTK
« Profitons de toutes les occasions pour expliquer notre position à nos voisins. Il faut que nous sachions cependant aussi la défendre résolument. Nous avons et nous aurons besoin d'énergie électrique. Nous ne pouvons la produire qu'avec des sources dont nous disposons et qui sont pour nous acceptables sur le plan économique. Parmi ces sources il y a aussi l'énergie nucléaire. »

En parlant des relations de la République tchèque avec l'Allemagne Vaclav Klaus s'est aussi opposé aux tentatives de certains milieux politiques allemands de remettre en cause l'arrangement d'après-guerre en Europe centrale :

Vladimir Bystrov et Vaclav Klaus,  photo: CTK
« Il faut souligner que l'histoire doit rester confinée dans l'histoire. Il est inadmissible et très risqué qu'elle soit détournée pour la réalisation d'objectifs politiques actuels. »

L'Europe, selon Vaclav Klaus, reste est restera « l'environnement le plus naturel de notre civilisation et de notre culture » sans qu'elle puisse être une alternative pour l'Etat tchèque.

Vaclav Klaus et Jiri Stivin,  photo: CTK
Dans la soirée le président a remis de hautes décorations d'Etat à 24 personnalités dont deux héros de la Deuxième guerre mondiale, Stanislav Hnelicka et Rudolf Hrubec, et trois militants contre le régime totalitaire en Tchécoslovaquie, Vladimir Bystrov, Jiri Formanek et Frantisek Zahradka. Des médailles ont été décernées également à plusieurs combattants pour les droits de l'homme, chercheurs et artistes. Parmi ces derniers il y a, entre autres, le poète et écrivain Ludvik Kundera, cousin de Milan Kundera, le compositeur Ilja Hurnik, le chef d'orchestre Jiri Kout, le violoniste Vaclav Hudecek et le flûtiste Jiri Stivin.

A l'occasion de la fête nationale les Pragois ont eu l'occasion unique de visiter les monuments et les palais qui abritent des institutions officielles et sont normalement fermés au public. De longues files d'attentes se sont formées notamment devant le palais Wallenstein, siège du Sénat, et le palais Hrzan où les visiteurs ont été accueillis par le premier ministre Mirek Topolanek dont le bureau se trouve dans cette belle demeure au-dessus de Prague.