La Galerie nationale présente des dessins et des œuvres graphiques de grands artistes français

Odilon Redon, A. E. Poe, 'L'œil comme un ballon bizarre se dirige vers L'INFINI', 1882 / Galerie nationale

Deux petites expositions parallèles qui se tiennent cet été à la Galerie nationale sont consacrées à des peintres français. De grands symbolistes français d’un côté, des œuvres des auteurs inspirés par Nicolas Poussin de l’autre, les expositions présentent une partie des collections de la galerie qui n’est exposée que rarement, mais qui s’avère pourtant intéressante.

Pierre Cécile Puvis de Chavannes,  L'étude pour la peinture 'Les visions antiques',  1885 / Galerie nationale
« Les merveilleux créateurs de rêves » : ainsi pourrait-on traduire l’intitulé de la première exposition, « Podivuhodní tvůrci snů » en tchèque, qui se tient actuellement au Palais des Foires (Veletržní palác), un des bâtiments de la Galerie nationale, et qui est consacrée aux petites œuvres des artistes symbolistes français datant des années 1880 et 1890. A cette occasion, Radio Prague s’est entretenue avec la commissaire de l’exposition, Zuzana Novotná :

« Je me suis inspirée de l’exposition intitulée ‘Les lointains mystérieux : Le symbolisme dans les pays de la couronne tchèque’. Je me suis rendue compte que nous avions de petits ensembles de dessins et d’œuvres graphiques de différents auteurs qui ne peuvent pourtant pas former une exposition indépendante et que cela pourrait être une bonne occasion de les exposer. J’ai donc préparé deux cabinets graphiques. Le premier présente des œuvres des symbolistes français qui font partie de notre collection, plus précisément de Puvis de Chavannes, d’Odilon Redon ou de Paul Gauguin. »

Paul Gauguin,  'Les vieilles filles à Arles',  1889 / Galerie nationale
Malgré leur qualité artistique, les dessins et les œuvres graphiques représentent une partie de l’œuvre de ces trois auteurs qui reste souvent à part. Zuzana Novotná poursuit en indiquant que ces œuvres, souvent d’inspiration littéraire, sont pourtant assez intéressantes :

« L’exposition présente des dessins de Puvis de Chavannes qui n’ont pas été montrés au public depuis une exposition consacrée aux dessins français dans la collection de la Galerie nationale qui s’est tenue il y a bien longtemps. Il était donc assez intéressant de les redécouvrir. De plus, nous avons trouvé que certains dessins avaient à l’origine été créés comme des esquisses pour les décors du Musée des beaux-arts de Lyon et de l’hôtel de ville de Paris. Parmi les dessins les plus intéressants de Redon, un cycle de lithographies créées en hommage à Edgar Allan Poe dont notamment l’œuvre connue ‘L’œil comme un ballon bizarre se dirige vers l’infini’, est présent à l’exposition. Puis, nous présentons une œuvre du cycle ‘La Tentation de saint Antoine’ ou une belle lithographie ‘La Hantise’ inspirée par le thème faustien. Quant à Gauguin, nous exposons trois œuvres graphiques dont l’une fait partie du cycle qui est connu pour avoir été exposé au Café Volpini (une exposition d’œuvres de peintres impressionnistes organisée par Paul Gauguin en 1889, ndlr). »

D’après Zuzana Novotná, le deuxième cabinet consacré à l’art symboliste qui va suivre prochainement présentera les dessins et les œuvres graphiques des principaux peintres symbolistes européens, dont notamment James Ensor, Félicien Rops, Gustav Klimt, Edvard Munch ou Franz von Stuck.

Mais les symbolistes ne représentent qu’une partie des artistes français exposés actuellement à la Galerie nationale. La deuxième exposition rappelle pour sa part l’un des artistes les plus emblématiques de l’histoire de l’art européen, Nicolas Poussin. Zuzana Novotná nous en dit plus :

« C’est un concours de circonstances. Il s’agit d’un cabinet graphique analogue qui change d’exposition quatre fois par an et qui est situé au palais Schwarzenberg. Comme le fonds graphique de la galerie est très riche, ma collègue et commissaire de cette exposition, Petra Zelenková s’est orientée cette fois-ci vers Nicolas Poussin. »

Jean Pesne,  L'autoportrait de Nicolas Poussin,  après 1649 / Galerie nationale
Intitulé « Nicolas Poussin admiré », le cabinet qui est organisé à l’occasion de 350e anniversaire de son décès, n’est pourtant pas consacré à l’œuvre du peintre même. Il présente notamment des dessins et des œuvres graphiques de nombreux auteurs du XVIIe au XIXe siècle qui ont trouvé leur source d’inspiration principalement dans l’œuvre originale de cet artiste remarquable.

Les deux expositions s’achèvent en octobre 2015.