La Grèce – un avertissement pour la République tchèque ?
Le scénario grec peut-il se reproduire en République tchèque ? A l’issue du sommet de Bruxelles qui avait pour centre d’intérêt le sort de la Grèce, la question semble préoccuper l’opinion publique, les politiciens et les économistes.
« La Grèce est un avertissement pour les représentants politiques tchèques », C’est ce que déclare le ministre des Finances Eduard Janota dans les pages de l’édition de ce vendredi du quotidien Pravo et d’ajouter : « Du moment où les finances publiques se trouvent sur une mauvaise trajectoire, les investisseurs deviennent prudents ou se retirent. Cette difficile situation demande des solutions radicales ».
Selon le Premier ministre Jan Fischer, l’Union européenne se devait d’aider la Grèce, qui se trouve actuellement dans une grave situation de déficit public. Et il s’est déclaré d’accord avec l’Allemagne et la France pour une aide européenne.
Dans l’édition de ce vendredi du quotidien économique Hospodářské noviny, l’économiste Luděk Niedermayer, ancien vice-gouverneur de la Banque nationale, assure que les scénarios grec ou hongrois ne menacent pas pour l’instant la République tchèque. D’un autre côté, il évoque certains risques liés au fait que la République tchèque n’appartient pas à la zone euro, en disant : « Il y a une différence fondamentale entre la Grèce et la Tchéquie : les Grecs ont l’euro, voilà pourquoi leurs économies ne sont pas en fait menacées ». Il se déclare donc favorable à l’adoption de la monnaie européenne, sans pourtant préciser dans quelle perspective cela pourrait se réaliser. D’après ses propres paroles, la République tchèque se voit menacée plus par une crise monétaire que par une banqueroute de l’Etat. Selon l’ex-ministre des Finances Miroslav Kalousek, « la zone euro avait deux possibilités. En décidant d’aider la Grèce, elle a envoyé un signal qu’il était possible de se comporter de façon irresponsable. Mais la seconde alternative aurait signifié la dévaluation de l’euro, la détérioration du niveau de vie de l’ensemble de la population de la zone euro ». Et d’ajouter qu’il faut s’attendre désormais à une plus grande vigilance de l’UE à l’égard des maillons faibles de la zone euro.L’ex-Premier ministre Mirek Topolánek considère le cas grec comme un rappel, car « les règles ne doivent pas être violées », et comme une situation « dans laquelle nous ne voulons pas et ne devons pas nous retrouver ».