La Journée de l’Europe fêtée dignement à Prague

Día de Europa en Praga. Crédito de foto: Noelia Rojo

La représentation de la Commission européenne en République tchèque a organisé, lundi, plusieurs évènements dans tout le pays pour célébrer la Journée de l’Europe. A cette occasion, des programmations musicales censées illustrer la diversité et la richesse des cultures européennes, étaient proposées au public, samedi à České Budějovice et lundi à Ostrava et Prague. Dans cette dernière, les festivités ont eu lieu sur la place de la Vieille ville, où des exposants représentant diverses ambassades distribuaient des prospectus touristiques, ou régalaient les passants de leurs mets nationaux.

Cette journée commémore la déclaration sur l’Europe prononcée par Robert Schuman, le 9 mai 1950, et par laquelle il appelait la France et l’Allemagne à mettre en commun leur production de charbon et d’acier, posant ainsi les bases à la réalisation d’une fédération européenne. Près de cinquante ans plus tard, il s’agit de continuer à promouvoir l’idée européenne dans un pays récemment entré dans l’Europe et qui doute parfois des bienfaits de cette construction. Le festival, organisé annuellement depuis quatre ans, proposait un programme assez complet, que nous détaille Petr Videňsky, le coordinateur de l’évènement :

« Toute la journée, l’ensemble du festival se propose de célébrer la Journée de l’Europe, plus précisément de l’Union européenne. Le programme est principalement musical, mais il y a également sur la place de nombreux stands. Il y aura en tout 18 ambassades représentées. On a aussi un programme pour les enfants, avec notamment du théâtre. »

Les représentants des ambassades pouvaient ainsi présenter la culture de leur pays, à travers des dégustations de spécialités culinaires, des distributions de brochures touristiques ou encore des démonstrations de musique traditionnelle, le tout dans une ambiance détendue et sous un joli ciel printanier. Fatih Akcal, le premier secrétaire de l’Ambassade de France, semblait ravi du déroulement de cette journée et aimait à rappeler que « les Français et les Polonais seraient les étrangers préférés des Tchèques. » La représentante de l’ambassade du Luxembourg, Alena Velíšková, animait un stand proposant quelques dépliants touristiques sur son pays. Elle pense que ce type d’évènement donne une bonne opportunité de communiquer sur l’Europe :

« Aujourd’hui, on célèbre l’anniversaire de l’Europe. Et comme à mon avis il faut toujours diffuser l’information sur l’Union européenne en République tchèque, la représentation de la Commission européenne a décidé d’organiser ce type d’évènement où on présente les différents pays de l’Union européenne. »

Dans un pays où les réserves sont nombreuses à l’égard de cette construction européenne, on comprend l’importance que revêt ce type d’évènement. Le président Václav Klaus refuse ainsi d’arborer le drapeau européen à côté du drapeau tchèque au château présidentiel et fait régulièrement le parallèle entre la bureaucratie européenne et celle de la défunte URSS. Un sondage effectué en fin d’année dernière montrait par ailleurs que 70% des sondés restaient attachés à la couronne tchèque et ne souhaitaient pas changer de monnaie. Quel que soit le crédit donné à ce genre d’enquête, il est vrai que beaucoup de Tchèques sont méfiants vis-à-vis de l’Union européenne. Alena Velíšková propose une hypothèse expliquant ce fait :

« Je dirais que, peut-être, c’est le caractère principal des Tchèques, ils sont sceptiques. Donc eurosceptiques, ça va avec. »

L’un des buts de la manifestation était donc de montrer en quoi l’Union peut rassembler les peuples et leur ouvrir de nouveaux horizons. C’est ce que nous a expliqué Vít Nejedlo, le président de l’Eurocentre à Prague :

« Il est vrai que certaines personnes ont des positions parfois assez réservées. Mais, en même temps, quand les Tchèques voient que cette Union peut apporter quelques solutions, quand ils en voient les conséquences pratiques, alors au contraire, ils comprennent l’intérêt de travailler ensemble et les bénéfices qu’ils peuvent en tirer pour eux-mêmes. »

Sur scène, c’est le groupe Noise of human art, N.O.H.A. qui était la tête d’affiche. Composée d’Allemands, d’un Tchèque, d’un Américain et d’un Brésilien, cette formation propose une musique world très rythmée. L’inter culturalité des groupes proposés donnait une autre idée de la richesse qui peut naître de la diversité. Les touristes et les passants paraissaient en tout cas très satisfaits. Une satisfaction que ne partageait sans doute pas la dizaine de manifestants réunis sur la place Venceslas pour protester contre l’éventuelle future adhésion du pays à l’euro.