Presse : Le temps d’affirmer la solidarité européenne
Cette nouvelle revue de la presse recense quelques observations concernant les défis auxquels l’Europe et la Tchéquie sont désormais confrontées. A son menu également : un forum de l’opposition anti-Poutine prévu à Prague, un amendement de la Lex Ukrajina et un rappel de trois femmes originaires de Tchécoslovaquie, récemment décédées, qui se sont imposées aux Etats-Unis. Une brève observation enfin au sujet des prochaines élections communales.
« L’Europe a devant elle la plus grande épreuve politique et sociale depuis la chute du mur de Berlin », constate un texte publié dans une récente édition du quotidien économique Hospodářské noviny. Outre la crise énergétique, celle-ci aura, d’après son auteur, plusieurs autres facettes :
« On peut s’attendre à une nouvelle vague de la pandémie de coronavirus ainsi qu’à une nouvelle vague migratoire depuis le Proche-Orient et l’Afrique vers l’Europe. Il y a aussi la guerre en Ukraine, dont l’évolution demeure une grande inconnue. La campagne russe de désinformation profitera de tous les problèmes auxquels l’Europe aura à faire face. Par ailleurs, la fourniture de matières énergétiques offrira à la Russie l’ultime occasion d’influencer la situation en Europe. Tout ceci affectera l’ensemble de l’Union européenne, y compris la Tchéquie. Compte tenu de la dépendance de l’économie tchèque de celle de son voisin allemand, les fournitures énergétiques et les prix des énergies en faisant partie, elle sera un des pays européens les plus touchés. »
L’Europe a devant elle des mois très difficiles, pendant lesquels un rôle important incombera à la Tchéquie qui a récemment pris la présidence du Conseil de l’Europe. « C’est le moment où l’histoire va s’écrire », souligne le commentateur de Hospodářské noviny avant d’ajouter :
« Un défi difficile, car durant les trente dernière années, les habitants de l’Europe ont perdu l’habitude d’être ceux qui doivent payer et porter le lourd fardeau d’un tel moment. »
A ce même propos, un commentaire mis en ligne sur le site aktualne.cz a observé que l’Europe aurait à vivre une douleur partagée. S’agissant de la Tchéquie, il a souligné :
« Le gouvernement de Petr Fiala réalise que sans la coopération européenne, la Tchéquie aura du mal à se tirer de l’actuelle crise de façon heureuse. Une dernière preuve : la visite la semaine dernière à Prague du vice-chancelier allemand Robert Habeck et la signature d’une déclaration commune entre la Tchéquie et l’Allemagne visant à surmonter la dépendance à la Russie pour les combustibles fossiles. »
Un forum de l’opposition anti-Poutine à Prague
L’avenir de la Russie sera le principal sujet d’un forum de l’opposition anti-Poutine réunie au sein des « Nations libres de la Russie » qui se tiendra pendant ce week-end à Prague. A ce propos, le site Seznam.Zprávy a précisé :
« Cette plateforme regroupe des politiciens et des experts d’opposition, ainsi que des représentants régionaux des républiques et des régions qui font aujourd’hui partie de la Russie. La quarantaine d’invités comptera beaucoup de personnalités internationalement reconnues, parmi lesquelles l’ancien député de la Douma russe Ilja Ponomarev ou l’ancien chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine. »
Seznam Zprávy indique que l’événement ne va pas se dérouler sous le patronage du gouvernement tchèque. Son accord tacite paraît pourtant évident, la porte-parole du ministre des Affaires étrangères ayant salué la tenue dans la capitale tchèque d’un « débat sur l’avenir de la Russie ». L’éditorialiste du site, quant à elle, remarque que le choix de cette destination prouve que Prague n’est plus orientée à l’Est, et elle confirme sa place sur la carte politique de l’Europe occidentale.
Le premier sommet des membres de la plateforme ayant eu lieu en mai à Varsovie, la prochaine rencontre de l’opposition russe, après Prague, est prévue d’ici deux ou trois mois à Klaipeda, en Lituanie.
Pour mieux connaître le nombre réel des réfugiés ukrainiens en Tchéquie
Dans le cadre de l’Union Européenne et par rapport à 100 000 habitants, la Tchéquie a accueilli le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens. Selon une étude du ministère du Travail et des Affaires sociales, il y aurait actuellement dans le pays près de 240 000 réfugiés ukrainiens. Ainsi, la Tchéquie a « battu » même la Pologne. C’est ce dont fait part un texte mis en ligne sur le site echo24.cz. Il ajoute cependant que le nombre réel de réfugiés qui restent dans le pays n’est pas connu, une grande partie d’entre eux étant rentrés dans leur pays d’origine ou s’étant ensuite rendus dans un autre pays. Cela dit, la situation pourra bientôt changer :
« Ce sont les nouvelles données dont disposeront les caisses d’assurance santé qui pourront apporter plus de précisions à propos de ces évaluations. Elles seront collectées grâce à un amendement de la ‘Lex Ukrajina’ qui est entré en vigueur à la fin du mois de juin. Il introduit une nouvelle obligation en lien avec l’assurance santé, qui annule le précédent droit automatique à celle garantie par l’Etat ».
Ivana Trump et ces autres Tchèques connues aux Etats-Unis
Au lendemain du décès de la femme d’affaires Ivana Trump, ancienne épouse de l’ex-président américain Donald Trump, le quotidien Lidové noviny de ce lundi a indiqué que « durant les quatre derniers mois, trois femmes originaires de Tchécoslovaquie qui se sont imposées aux Etats-Unis sont parties » :
« Il faut citer en premier lieu l’ancienne secrétaire d’Etat Madeleine Albright, décédée en mars dernier à Washington, qui est est née en 1937 à Prague sous le nom de Marie Körbelová. Meda Mládková, historienne de l’art, collectionneuse et mécène reconnue, a partagé sa vie entre la Tchécoslovaquie et les Etats-Unis avant de décéder en mai dernier à l’âge de 102 ans à Prague. Ivana Trump, née Ivana Zelníčková en 1949 dans la ville de Zlín, appelée à l’époque Gottwaldov, s’est imposée aux Etats-Unis dans les affaires. Elle est décédée le 14 juillet à New-York. »
Impossible bien sûr, selon le chroniqueur de Lidové noviny, de placer ces trois personnalités au même rang. « Elles méritent pourtant toutes un certain respect, car elles font partie des personnes d’origine tchèque exceptionnelles », écrit-il.
Le dépeuplement des petites villes et communes
Les élections communales, qui auront lieu en Tchéquie à la fin de ce mois de septembre, constituent les élections les plus négligées par les médias. Pourtant, d’après ce qu’on peut lire dans une note publiée dans le journal en ligne Deník Referendum, elles sont particulièrement importantes, car elles concernent directement les gens et l’espace dans lequel ils vivent. En plus, comme l’observe son auteur, les médias s’intéressent prioritairement aux grandes villes comme Prague, Brno, Plzeň et Ostrava :
« Cet intérêt est compréhensible, car les cinq principales villes tchèques comptent près de 2,26 millions habitants, soit un quart de l’ensemble de la population du pays. Mais ce désintérêt à l’égard des petites villes et communes, qui affrontent elles aussi toute sorte de problèmes, est injuste. Ce dont il faudrait parler en priorité, c’est le dépeuplement de certaines de ces localités causé par l’exode des jeunes qui cherchent des opportunités d’études et de travail dans les grandes agglomérations. »
La mission des nouvelles municipalités des villes et communes concernées, qui seront appelées à stopper cette tendance, sera selon l’éditorialiste aussi importante que quasi impossible.