La Komercni banka, un an après sa privatisation

Un an s'est écoulé depuis que la Komercni banka, premier institut financier de Tchéquie, a été privatisée au profit de la Société générale française. C'est donc l'heure du bilan du premier exercice annuel. Quelques indications avec Omar Mounir.

Les analystes nous disent que les bénéfices de la Komercni banka sont allés au-delà des espérances. Un succès à mettre, selon eux, sur le compte d'une draconienne compression des dépenses et des correctifs apportés à certains postes budgétaires. "La Komercni banka a su admirablement équilibrer les dépenses de fonctionnement.", commente un analyste de Wood & co, Tomas Vyskocil. En revanche, la banque a augmenté les dépenses de restructuration à 905 millions de couronnes.

Les bénéfices, au titre du premier semestre de cette année, sont de 4,2 milliards, presque le double des prévisions. L'an dernier, ils ne faisaient, pour la même période, que 2,72 milliards. L'effet bénéfique sur les actions de la banque ne s'est pas fait attendre. A 15 heures, ce mercredi, jour de réunion de l'Assemblée générale, le prix de l'action a pris l'énorme rallonge de 9%, surtout en ces temps de marasme, atteignant les 1637 couronnes.

Mais il y a un revers du tableau : la nouvelle direction a surtout joué, côté compression des dépenses, sur la réduction du personnel. La presse parle d'autres compressions, allant de 600 à 700 personnes. Mais on était prévenus qu'il y aurait un black out sur ces licenciements, lors de l'assemblée générale, et promesse fut tenue.

Pas même les attaques du 11 septembre, qui emportèrent certains organismes financiers, n'ont inquiété la Komercni banka. Elle a investi 17 milliards de couronnes sur le marché des valeurs et déclare avoir des réserves de 62,7 millions de dollars.

Cette assemblée générale et la conférence de presse qui s'en est suivie, furent l'occasion, pour la nouvelle direction, de mettre à l'index la direction précédente. Le nouveau directeur général, Alexis Juan, banquier de la Société générale, dit que son salaire n'a rien de commun avec celui de son prédécesseur, Radovan Vavra. Vavra, un des 7 membres de l'ancien conseil d'administration, avait le salaire le plus élevé. A titre indicatif, ces chefs, qui ont conduit la banque à la privatisation, avant de partir, ont reçu, pour les huit mois de préparation de cession, quelque 200 millions de couronnes, soit 28,5 millions chacun. Cela faisait 150.300 couronnes par jour, l'équivalent de quelque 3956 euros. Excusez du peu.

Auteur: Omar Mounir
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