La loi et la profanation des sépultures
La multiplicité des actes de pillage et de vandalisme dans les cimetières ont conduit le législateur tchèque à revoir l'échelle des peines pour plus de sévérité. Les détails avec Omar Mounir.
La Chambre des députés vient d'adopter une loi sur les pompes funèbres, laquelle sévit contre toute profanation de sépulture, puisque celle-ci sera désormais sanctionnée par un emprisonnement de trois ans. La loi ne la qualifie plus de vandalisme mais bien d'activité criminelle. Le simple fait d'ouvrir une tombe ou une urne, sans être dûment autorisé à le faire, constitue l'auteur en infraction. La nouvelle loi élargit la notion de profanation, jusque-là cantonnée au domaine de la diffamation expresse contre les lieux de culte et les tombes.
Le vent de liberté, qui souffle sur la République tchèque depuis novembre 1989, a conduit les drogués, les ivrognes et les anarchistes de toute sorte à se permettre des libertés, jusque-là inconcevables, dans la société. Ils ouvrent des tombes ou les détruisent, quand ils ne s'allongent pas dessus, éventrent les urnes et en sèment n'importe où les cendres, pour le seul plaisir de les vendre à quelques dizaines de couronnes. La presse donne l'exemple d'un drogué de 18 ans qui a arraché les fleurs de 52 tombes, qu'il a endommagées, occasionnant un préjudice de 400.000 couronnes. Mais il n'a pas été possible de le poursuivre pour profanation des tombes faute de diffamation expresse. Est-ce par légalisme excessif, mais le tribunal a cantonné la qualification dans le domaines des dommages matériels. Ce ne sera plus possible. Cependant, si, dans les mairies, on se félicite de la loi, on reste dubitatif à l'idée que ce n'est que rarement que les auteurs de tels actes sont connus.
Une autre innovation, la loi fait obligation aux familles des défunts d'entretenir régulièrement les tombes. Si cet entretien n'est pas assuré, les pompes funèbres seront autorisées à assurer l'entretien aux frais de la famille récalcitrante. A défaut, la tombe pourrait être relouée à autrui ou tout simplement supprimée. En revanche, le droit d'administrer un cimetière, jusque-là l'exclusive de la mairie, sera élargi aux Eglises et aux sociétés religieuses. La loi interdit, par ailleurs, aux sociétés des pompes funèbres d'afficher leur publicité dans les hôpitaux et dispensaires. De même que des publicités de ce genre ne sauraient être mises dans des boîtes aux lettres ou envoyées par poste.