La Lune avait rendez-vous avec le Soleil en Tchéquie aussi
Comme prévu, la Lune a partiellement recouvert le disque solaire dans la matinée de ce vendredi dans le ciel de République tchèque. L’éclipse solaire partielle y a été très suivie, d’autant plus qu’un événement de cette intensité ne se reproduira pas avant 2026.
« Une éclipse solaire est un événement assez courant qui survient quand la Lune se trouve entre la Terre et le Soleil. Grâce au fait que le Soleil est 400 fois plus grand que la Lune et qu’il est dans le même temps 400 fois plus éloignés par rapport à la Terre, la Lune peut donc recouvrir le disque solaire. »
Pour observer notre astre solaire occulté, il était indispensable de se protéger les yeux à l’aide de lunettes spéciales, qu’il n’était pas évident de se procurer en République tchèque. Aussi, certains ont plutôt utilisé des disquettes, des CD d’ordinateur ou bien de simples lunettes de soleil, au mépris du danger pour leurs rétines.
Pour le premier quidam venu, l’éclipse solaire a surtout un intérêt anecdotique. Ce n’est pas le cas pour les scientifiques. Aussi, quand leurs collègues ont dû se contenter du château de Spilberk à Brno comme point d’observation, trois chercheurs de l’Université technique de la capitale morave se sont rendus aux îles Féroé, entre la mer de Norvège et l'océan Atlantique nord, où l’éclipse était totale. Membre de cette expédition, Jana Hoderová explique l’intérêt scientifique du phénomène :« Les éclipses solaires naturelles sont irremplaçables. Il existe des sondes, comme la sonde SOHO, qui tentent de créer des éclipses solaires artificielles, mais elles ne peuvent concurrencer les éclipses naturelles. Grâce au rapport entre les tailles de la Lune et du Soleil, nous avons la possibilité, lors d’une éclipse totale, de prendre des photos de la basse couronne solaire, ce dont les sondes sont pour l’heure incapables. »
L’observation de la basse couronne solaire permet d’étudier la composition de l’atmosphère solaire et les manifestations de l’activité de notre étoile. Malheureusement pour l’équipe de Jana Hoderová, le ciel des îles Féroé était recouvert d’un épais voile nuageux. Une partie de l’archipel a toutefois été plongé dans le noir quelques instants.
Pour ces scientifiques, il faudra à l’avenir réaliser de nouveaux voyages, car en moyenne les éclipses totales se produisent à un même endroit tous les 360 ans et la prochaine n’est pas prévue pour demain la vieille en République tchèque, ainsi que le note Jan Šifner :« Il sera possible d’observer une éclipse solaire totale depuis Prague durant l’année 2135. Donc je crains que les auditeurs contemporains de ce programme ne survivent pas jusque-là et qu’ils soient contraints d’écrire un mémo à destination de leur descendance pour se souvenir d’observer l’éclipse solaire en 2135. »
D’ici là néanmoins, les Tchèques les plus casaniers auront l’occasion d’observer d’autres éclipses partielles, en 2021 et en 2022 par exemple. Pour un phénomène de même intensité que celui de ce vendredi 20 mars 2015, il faudra en revanche prendre son mal en patience plus de dix ans.