Astronomie : les Tchèques ont contribué à mettre au point la sonde Solar Orbiter

L’illustration de la sonde Solar Orbiter, photo: ESA/ATG medialab, NASA/SDO/P. Testa (CfA) via AP

La sonde euro-américaine Solar Orbiter a décollé dans la nuit de dimanche à lundi depuis Cap Canaveral, en Floride. Elle a pour mission d’explorer le Soleil et son influence sur le système solaire. Les scientifiques tchèques ont contribué à mettre au point quatre des dix instruments embarqués par la sonde. Il s’agit de la plus importante participation des centres de recherche locaux à un projet de l’Agence spatiale européenne (ESA) que la République tchèque a rejointe, en tant que premier pays post-communiste, en 2008.

L’illustration de la sonde Solar Orbiter,  photo: ESA/ATG medialab,  NASA/SDO/P. Testa  (CfA) via AP

Pendant les sept prochaines années, la sonde Solar Orbiter suivra un chemin elliptique autour du Soleil, pour s’en approcher jusqu'à 42 millions de km. Elle étudiera notamment les tempêtes solaires, un phénomène météorologique spatial qui endommage les systèmes de télécommunication terrestres. Mais il faudra attendre deux ans pour que la sonde, dont la vitesse maximale atteindra 245 000 km/h, atteigne l’orbite elliptique du Soleil, après un passage par celle de Vénus, puis celle de Mercure.

La sonde euro-américaine Solar Orbiter a décollé dans la nuit de dimanche à lundi depuis Cap Canaveral,  en Floride,  photo: Jared Frankle/NASA via AP
A bord du satellite se trouvent dix instruments, dont quatre ont été développés par une dizaine d’institutions scientifiques et d’entreprises tchèques. Certains de ces appareils ont été activés immédiatement après le décollage du satellite, comme par exemple l'instrument RPW-TDS (Radio and Plasma Waves – Time Domain Sampler), équipé d’un système de senseurs-antennes et mis au point par les chercheurs pragois de l’Institut de physique atmosphérique. Jan Souček a dirigé cette équipe :

« Notre appareil mesurera les ondes électromagnétiques, c’est-à-dire les ondes de plasma qui sont liées au vent solaire. Il permettra aussi d’étudier les ondes électrostatiques créées lors des éruptions sur la surface et dans la couronne du Soleil. »

D’autres instruments imageurs permettront observer le Soleil, ses pôles encore peu explorés, ainsi que sa couronne, cette la fine chevelure de lumière entourant l’astre. On écoute l’astronome Petr Heinzel :

Petr Heinzel,  photo: Zdeněk Vališ
« Dans le cadre du projet que j’ai mené au sein de l’Académie des sciences, nous avons participé à la mise au point d’un coronographe : c’est un télescope utilisé pour l’observation solaire. Tout le système optique de cet appareil a été fabriqué dans la ville tchèque de Turnov où se trouve un laboratoire réputé de l’Académie de sciences, TOPTEC. Ce travail a été étroitement suivi par les spécialistes de l’ESA. »

Les spécialistes tchèques ont également participé à la construction d’un instrument de mesure du rayonnement X ou encore d’un appareil qui permet d’analyser le vent solaire.

Depuis que la République tchèque a adhéré à l’Agence spatiale européenne en 2008, ses chercheurs ont contribué à environ 350 projets, dont celui de la mission Solar Orbiter est décidément le plus important. Si le coût total de ce projet inédit s’élève à 1,5 milliards d’euros, la participation tchèque, quant à elle, est estimée à 6,5 millions d’euros.

Par ailleurs, ce pari spatial a encouragé le gouvernement à augmenter de 20% la contribution tchèque dans le budget de l’ESA : celle-ci s’élèvera désormais à 59 millions d’euros. Enfin, grâce à leur participation directe à la mission, les scientifiques tchèques auront un accès plus facile aux données relevées par la sonde Solar Orbiter pendant la prochaine décennie.