La mairie de Prague face à l’adversité

Václav Havel, Petr Štěpánek, Markéta Reedová, photo: CTK

L’ex-président tchèque Václav Havel ne commente pas très souvent l’actualité politique du pays. Récemment, il a cependant fait une exception en dénonçant la situation à la mairie de Prague, ainsi que la conception de développement de la capitale.

C’est par le projet Opencard, une carte électronique censée offrir aux Pragois toutes sortes de possibilités et de communications, que le malheur est arrivé. Le projet semblait d’abord jouir d’une grande popularité auprès des Pragois. Tout s’est gâché à partir du moment où l’audit commandé par deux conseillers municipaux de l’opposition a révélé certaines opérations financières désavantageuses, voire suspectes, ainsi que des pertes financières considérables.

Pavel Bém,  photo: CTK
Le maire de Prague, Pavel Bém, un des pères du projet, l’a défendu dimanche à la Télévision tchèque :

« La ville prépare un nouveau contrat qui changera les conditions d’octroi de licences qui n’étaient pas, il est vrai, très favorables. C’est une question qui est pour moi, en ce moment, essentielle.»

Václav Havel,  Petr Štěpánek,  Markéta Reedová,  photo: CTK
Les deux initiateurs de l’audit - Petr Štěpánek pour les Verts et Markéta Reedová pour les Démocrates européens – ont été contraints en décembre dernier de quitter le conseil municipal. Désormais, la direction de la municipalité de Prague est composée uniquement de représentants du Parti civique démocrate (ODS). Une situation que Václav Havel a dénoncée à l’issue d’une rencontre avec les deux rebelles : « Il semble que le principe d’un seul parti dirigeant l’ait emporté et c’est dangereux. C’est ce qu’on a déjà pu connaître ».

Václav Havel,  photo: CTK
Dans l’édition de ce lundi du journal Lidove noviny, Pavel Bém publie une polémique avec Václav Havel, s’appuyant notamment sur le fait que la suprématie de son parti de droite à Prague est le résultat d’élections « libres et démocratiques ».

Les voix critiques à l’égard de la mairie de Prague se multiplient cependant. Pour le chef des chrétiens-démocrates, Cyril Svoboda, qui a invité Pavel Bém à démissionner, l’affaire « Opencard » ne serait qu’un exemple des plus spectaculaires des disparités existantes.