La mairie de Prague veut déplacer les SDF en périphérie de la ville

Photo: CTK

La mairie de Prague a adopté et présenté au public son plan d’action pour les SDF. Certains points de ce projet ont suscité la controverse.

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Les sans-abris. On peut les trouver dans des parcs, dans des gares, sur des bancs ou sous des ponts, dans le métro. L’image que donne Prague ne diffère guère de celle que l’on voit dans les autres capitales européennes et mondiales.

Le nombre de SDF dans la capitale tchèque est évalué à plus de 3 000, dont 20% environ de femmes. Prague possède à présent trois établissements destinés à leur accorder les soins élémentaires : le bateau Hermes au bord de la Vltava, l’Armée du salut et le centre Naděje (Espoir). Ils disposent d’une totalité de 700 lits.

Le plan d’action pour les SDF que la mairie de Prague vient d’adopter prévoit d’élargir ces soins et en même temps de « soulager » le centre de Prague en édifiant à la périphérie un camp, appelé officiellement « Camp d’aide intégrée », qui serait destiné aux personnes les moins adaptables. Le conseiller municipal Jiří Janeček, père spirituel du projet, explique :

« Pour moi, le problème est évident. D’un côté il y a les sans-abris qui veulent s’intégrer, qui ont la volonté de travailler et de changer leur vie, mais il y a d’un autre côté ceux qui ne le veulent absolument pas. Dans ce cas-là, il est préférable qu’ils mènent leur mode de vie dans un autre endroit de façon à ce que cela ne gêne pas les Pragois ».

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Applaudie par les uns, la décision de la municipalité de Prague de mettre sur pied un registre unique des sans-abris et d’édifier pour une partie d’entre eux un centre – une oasis prétendent ses promoteurs – est mal accueillie notamment par les organisations à but non lucratif.

Ilja Hradecký, président l’association Naděje :

« Je tiens à souligner que dans les démocraties traditionnelles, les soins sociaux accordés aux personnes défavorisées et aux SDF sont concentrés dans les centre-villes. Il serait également préférable qu’ils soient répartis à plusieurs endroits différents ».

Le camp en question, appelé à accorder toute sorte de soins y compris des soins médicaux, devrait être édifié dans les six prochains mois. La localité qui devrait l’accueillir pendant deux ou trois ans avant de passer la relève à une autre, n’a pas encore été définitivement choisie.