La métropole morave Brno a accueilli la première lesbien et gay-pride
La première lesbien et gay-pride jamais organisée en Tchéquie est passée, samedi après-midi, par le centre de la métropole morave Brno, en dépit des agressions de ses adversaires : dans les 150 extrémistes de droite se sont attaqués à près de 500 participants au défilé et ont provoqué le désordre. A la suite de leur action, le ministre de l’Intérieur Ivan Langer a lancé un avertissement sérieux aux extrémistes: le Parti national pourrait être dissout, à l’avenir.
« La honte de la nation… »
La police qui n’a pas su empêcher ces incidents est parvenue à isoler les groupes de néo-nazis des participants au défilé. Le résultat ? Le défilé prévu initialement à 2 heures n’a duré que 20 minutes. N’empêche que plus de 500 personnes ont pris part à cette première Queer parade dans l’histoire. Jolana Navratilová, l’une des organisatrices dit que finalement, l’action a démontré la grande tolérance des habitants de Brno:« Ça fait rien, c’était d’autant mieux qu’il y avait beaucoup de monde, même si l’action a dû être raccourcie. »
L’ordre n’a pas été rétabli non plus avec la fin du défilé. Une bombe lacrymogène lancée par une personne demeurant inconnue a blessé une vingtaine de personnes. Les incidents se sont poursuivis également après que les participants au défilé se soient rendus dans un club de Brno, Fleda. 15 extrémistes ont été arrêtés. Le président de la police rejette les critiques qualifiant l’intervention policière d’insuffisante. A la suite des incidents, le ministre de l’Intérieur Ivan Langer a déclaré, dans un débat dominical télévisé, qu’il attendait que coule la dernière goutte qui fera déborder le vase et que le Parti national d’extrême droite pourrait être dissout, à l’avenir:« D’un côté, les activités de ce parti ne doivent pas me plaire et elles ne me plaisent pas, d’un autre côté, je ne peux rien faire de plus que ce que la loi et la constitution me permettent. »
La ministre chargée des minorités, Džamila Stehlíková, était présente à Brno, ainsi que le président de l’Initiative des Gay en RT, Jiří Hromada. L’occasion pour lui de rappeler que jusqu’à 1961 l’homosexualité était qualifié de délit criminel et qu’elle a été rayée de la liste des maladies au début des années 1990, période où seulement 10 % des Tchèques acceptaient cette minorité :« Je considère comme le plus important le chemin parcouru entre les 10% au départ, jusqu’à 75% actuellement. »
Autant de Tchèques acceptent la communauté lesbienne et gay et sont d’accord avec le partenariat enregistré qui est entré en vigueur il y a deux ans, en juin 2006.