« La musique de Janáček vous prend aux tripes »

Leoš Janáček en 1926, photo: public domain

Quelque 3 500 auditeurs ont participé, en septembre et octobre derniers, à une enquête organisée par la Radio tchèque pour élire les œuvres d’art préférées de ces cent dernières années, dans une liste établie par un peu plus de 120 experts. Dans la catégorie « Composition du siècle », c’est la Sinfonietta de Leoš Janáček (1854-1928) qui est arrivée en tête. Pour ce Dimanche musical, nous vous proposons donc d’écouter cette œuvre pour orchestre, hymne à la nature et à la vie. Une occasion aussi de célébrer, sur nos ondes, le 165e anniversaire de la naissance du célèbre compositeur tchèque.

Leoš Janáček en 1926,  photo: public domain
« Leoš Janáček m’a passionnée pour beaucoup de raisons : d’abord, sa musique vous prend aux tripes, c’est difficile de rester indifférent. C’est une musique qui est d’une densité humaine spécifique, en rien comparable, pour moi, à un certain opéra italien. J’ai été saisie par l’épaisseur psychologique et par le contenu dramatique de la musique », racontait la musicologue française Marianne Frippiat, auteure d’un ouvrage intitulé « Janáček Opéras mode d’emploi », dans un entretien accordé en 2011 à Radio Prague.

Leoš Janáček est né le 3 juillet 1854 à Hukvaldy, en Moravie. Sa région natale était une source d’inspiration importante pour le compositeur qui s’intéressait non seulement aux chansons populaires mais aussi aux diverses mélodies de la langue, dans lesquelles il entendait des thèmes musicaux. Il a donc toujours été très attaché à la Moravie, et c’est à Brno qu’il a passé la plus grande partie de sa vie.

C’est également dans cette ville, la plus importante de la région, qu’a eu lieu la première représentation de son opéra intitulé « Její pastorkyňa », connu en France sous le titre de « Jenůfa ». Cet opéra dramatique plein d’émotion se compose lui aussi de mélodies populaires moraves.

Mais c’est à la Sinfonietta de Janáček que nous consacrons cette émission musicale. Nous l’écouterons telle qu’elle a été interprétée par l’Orchestre philharmonique de la Radio tchèque (SOČR) le 28 octobre dernier, dans le cadre des festivités du centenaire de la fondation de la Tchécoslovaquie et d’un concert exceptionnel donné dans la salle du Rudolfinum à Prague.