La participation tchèque en Irak se concrétise
La République tchèque comptait par la trentaine de pays réunis lundi dernier à Paris pour participer à la conférence sur l’Irak organisée par la France. Prague participe en effet à la lutte internationale contre l’Etat islamique. Mercredi, cette participation s’est concrétisée par la signature d’un contrat entre les ministères de la Défense des deux pays selon lequel une trentaine de pilotes d’hélicoptères irakiens suivront prochainement un entraînement spécialisé en République tchèque pendant un an.
« Le programme d’entraînement sera basé sur une période de douze mois pour le premier groupe de trente-et-un pilotes. Nous leur transmettrons d’abord toutes les notions théoriques indispensables, puis les pilotes passeront progressivement d’hélicoptères légers à des Mi-2 (petit hélicoptère russe de transport léger) puis aux Mi-17 (hélicoptère lourd de transport). Au total, leur formation comptera plus de 120 heures de vol. Douze mois seront tout juste suffisants pour pouvoir réaliser l’ensemble du programme. »
La formation sera assurée au Centre d’entraînement aérien de Pardubice, à environ 120 kilomètres à l’est de Prague. Les militaires irakiens apprendront donc à piloter des Mi-17, un modèle parmi les plus vendus au monde dont la première fabrication remonte aux années 1980, les hélicoptères ayant alors été testés par l’armée soviétique lors de la guerre d’Afghanistan. Selon les dirigeants de LOM Prague, 118 Mi-17 voleraient actuellement en Irak.Par ailleurs, toujours concernant l’aide de la République tchèque, une première livraison de munitions destinées aux forces luttant contre l’organisation de l’Etat islamique a quitté Pardubice ce jeudi matin à bord d’un avion gros-porteur canadien. Concrètement, il s’agit de près de 65 tonnes de munitions provenant des surplus de l’armée tchèque que le gouvernement livre gracieusement aux forces kurdes d’Irak qui luttent contre l’avancée des combattants terroristes. Dans le détail, ce sont dix millions de cartouches pour les fusils d’assaut kalachnikov, huit millions de cartouches pour les mitrailleuses, 5 000 grenades à main et 5 000 pièces de munition pour lance-roquettes.
Le ministre de la Défense, Martin Stropnický, a souligné également que la République tchèque, dans l’impossibilité d’apporter une aide matérielle plus importante, enverrait dans un proche avenir une vingtaine d’experts dans le domaine notamment de la pyrotechnique au Kurdistan. Sur place, des policiers seront également formés, un réel besoin selon le ministère, qui estime à plus d’un million le nombre de personnes en provenance des territoires occupés par l’Etat islamique qui auraient trouvé refuge en zone kurde. La mission de la police consistera donc à maintenir l’ordre dans une région menacée par les troubles en tout genre.