La police tchèque perd ses membres expérimentés
Les réductions budgétaires qui sont envisagées ou mises en place par la coalition gouvernementale dans pratiquement tous les domaines de la vie publique en République tchèque touchent, aussi, la police tchèque et les perspectives salariales qui y sont liées. Raison pour laquelle celle-ci risque de perdre un grand nombre de ses membres.
Selon les dirigeants responsables de la police, cet état de choses ne devrait pas porter préjudice à la capacité d’action de la police ou à la sécurité dans les rues des grandes villes. Milan Štěpánek, chef des syndicats de la police, est loin de partager cet avis :
« Il va de soi que le départ d’un si grand nombre de membres de la police rendra son travail plus difficile et se répercutera sur sa qualité. »Dans le passé, les départs des forces de l’ordre se voyaient, dans la plupart des cas, compensés par le recrutement de nouveaux membres. A l’heure actuelle, cet équilibre s’annonce moins évident et on parle d’un véritable « exode ».
Après avoir quitté la police, ses ex-membres travaillent d’habitude pour les agences de sécurité ou pour un autre secteur privé. Le cas échéant, on peut les voir aussi offrir leurs services au crime organisé, car la législation nationale n’interdit pas explicitement à ces personnes de « passer » de l’autre côté de la barrière. La presse a retenu, par exemple, le cas d’un ancien officier d’élite, auparavant impliqué dans l’enquête sur l’assassinat de František Mrázek, symbole des pratiques mafieuses des années 1990, et qui travaille aujourd’hui pour les sociétés de son ex-comparse, Tomáš Pitr, poursuivi en justice.
Le manque d’effectifs est un défaut, dont la police tchèque souffre de manière chronique. Ses dirigeants espèrent tout de même une prochaine stabilisation de la situation. La crise économique et la situation difficile qui existent en ce moment sur le marché du travail pourraient y contribuer.