Plus de deux centaines de policiers et de sapeurs pompiers ont manifesté, dans la matinée de ce mercredi à Prague, contre les coupes budgétaires du gouvernement tchèque qui se répercuteront sensiblement sur leur situation sociale. Ils se sont rendus devant la Chambre des députés et ont envoyé leurs délégués dans la salle où les députés se penchaient justement sur le projet du budget de l’Etat pour l’année prochaine.
Photo: CTK
Les policiers de service ont d’abord voulu bloquer le passage à leurs collègues venus manifester contre les coupes budgétaires. Les manifestants se sont quand même frayés un chemin jusqu’à la petite place devant la Chambre des députés où ils ont crié des slogans appelant les hommes politiques à revoir leurs mesures d’austérité. Selon le projet de loi sur le budget de l’Etat, les moyens alloués à la police pour l’année prochaine ne devraient pas dépasser 28,6 milliards de couronnes (1,1 milliard d’euros) tandis que les moyens alloués cette année ont atteint 33,5 milliards de couronnes (1,34 milliard d’euros). Quant aux sapeurs-pompiers ils ne peuvent espérer pour l’année prochaine qu’une somme de 6,9 milliards de couronnes (276 millions d’euros) ce qui représente une réduction de 1,2 milliards de couronnes (48 millions d’euros) par rapport à cette année. La masse salariale des policiers et des pompiers doit être réduite dans l’ensemble de 10 %. Le président de l’Union syndicale indépendante de la Police de République tchèque, Milan Štěpánek, affirme cependant que les manifestants ne se sont pas réunis que pour imposer leurs revendications salariales :
Milan Štěpánek
« Je souligne qu’il ne s’agit pas seulement des salaires bien que ce soit souvent présenté de cette façon. Les policiers et les sapeurs pompiers seront frappés lourdement par la réduction des frais de service et des investissements. Nous protestons également contre la réduction artificielle du nombre de policiers qui n’est basée sur aucune analyse concrète. Nous nous promettons de continuer à rappeler que nous ne sommes pas contents de cet état des choses et que nous désirons surtout conserver la sécurité et la qualité des services des policiers et des sapeurs-pompiers. »
Zdeněk Jindřich Oberreiter, photo: CT24
Les manifestants sont venus également pour soutenir le projet de l’ancien ministre de l’Intérieur Martin Pecina du Parti social-démocrate, projet selon lequel les moyens alloués à la police pour l’année prochaine devraient augmenter de 1,3 milliards de couronnes et ceux pour les sapeurs-pompiers de 700 millions de couronnes.
Selon le président de l’Union syndicale des sapeurs-pompiers Zdeněk Jindřich Oberreiter, les syndicats ont négocié au début avec le ministre de l’Intérieur Radek John à plusieurs reprises. Ces derniers temps ces négociations ont cependant perdu beaucoup en intensité car le ministre avait d’autres préoccupations. Les syndicats ne sont surtout pas d’accord avec la décision de réduire le budget en laissant vacants de nombreux postes après le départ de sapeurs pompiers :
Photo: CTK
« Nous savons déjà que 510 pompiers et employés de ce secteur vont partir, que trois cents seulement de ces postes restés vacants seront occupés et que les moyens épargnés seront utilisés pour financer les frais de service et d’investissements. Pour simplifier on pourrait dire que les pompiers seront obligés d’utiliser leurs salaires pour payer l’essence s’ils veulent faire leur travail. »
Et Zdeněk Jindřich Oberreiter de constater que les sapeurs-pompiers sont déjà bien irrités et que leur colère risque d’éclater surtout le 15 février prochain lorsqu’ils toucheront pour la première fois les salaires réduits.