La prison à perpétuité : une peine plus si exceptionnelle que ça...
2004 est une année record avec un total de sept condamnations à la prison à perpétuité en République tchèque : les tribunaux semblent durcir le ton et de moins en moins hésiter à envoyer les coupables d'assassinats brutaux et récidivistes passer le reste de leur vie derrière les barreaux.
Jan Fort, porte-parole de la Haute cour de justice de Prague se refuse à considérer cette grande proportion comme quelque chose de planifié, et explique que les cas, pour lesquels la peine de prison maximale pouvait être logiquement requise, se sont tout simplement accumulés. D'autres, comme Lenka Bradacova, du Parquet régional d'Usti nad Labem, estiment cependant qu'il faut aller chercher les raisons de ces peines plus importantes qu'il y a dix ans, dans la brutalité même des crimes et leur multiplication.
Le coupable peut-il se racheter et une réintégration future dans la société peut-elle être envisagée ? Tel est l'un des critères-clé qui décide de la sévérité du jugement rendu. Des examens psychologiques et psychiatriques peuvent être déterminants, même si la tendance actuelle, tout comme en France, tend à de moins en moins d'indulgence. De même, récidive et cruauté sont des facteurs aggravants, comme c'est le cas pour les époux Stodola qui ont à leur actif la plus grande série d'assassinats dans l'histoire de la Tchéquie, avec un total de huit meurtres maquillés en suicides ou en accidents. Néanmoins, une des raisons invoquées pour justifier le recours plus fréquent à la prison à perpétuité n'est plus seulement l'idée d'une punition du prévenu, mais aussi celle d'une protection accrue de la société. A l'heure actuelle, 34 personnes sont condamnées à passer le restant de leurs jours dans les prisons tchèques. Et il y a de fortes chances pour que ce chiffre grimpe à l'avenir, au vu d'un durcissement certain des tribunaux.