La propagande du communisme n'est pas un délit

David Pecha (à gauche), photo: CTK

Le procès de David Pecha, premier accusé de propagande communiste, en République tchèque, a été très suivi par les médias et l'opinion publique. Le verdict a, quelque peu, surpris.

David Pecha  (à gauche),  photo: CTK
« La cour de Sumperk, dans l'affaire de David Pecha, ne le reconnaît pas coupable, car l'acte dont il est accusé n'est pas un délit ».

De quoi David Pecha était-il accusé ? De propager le communisme. Comment ? En tant que rédacteur en chef de la publication périodique communiste, Pochoden (Le flambeau), il a publié des articles appelant à la révolution, selon les principes marxistes-léninistes, y compris par la lutte armée. Il écrivait qu'il était nécessaire de liquider les capitalistes. Après son accusation, il affirmait : « En Europe de l'Ouest, personne n'oserait qualifier les théories de Karl Marx de criminelles. Marx y a été déclaré Penseur du millénaire ». Face à la cour de Sumperk, petite ville de Moravie du nord, David Pecha, 26 ans seulement, a basé sa défense sur la liberté d'expression. Il a déclaré, entre autres : « C'est un journaliste et un patriote, qui oeuvre dans l'intérêt de ce pays, qui se tient devant ce tribunal. Je suis ici, non pas en tant qu'accusé, mais en tant que celui qui accuse le régime capitaliste, le plus grand violeur des droits de l'homme ». La défense de David Pecha s'est, elle aussi, basée sur l'argument de la liberté d'expression, un argument reconnu par la cour qui s'est prononcée pour l'innocence de l'accusé. Par contre, dans une affaire de calomnie envers un ancien dissident et agent du service de renseignement, Vladimir Hlucin, David Pecha a été condamné à six mois de prison avec sursis.

Un verdict intéressant, comme le constatent les observateurs. En effet, l'article 260 du code pénal, qui condamne la propagande de mouvements qui seraient à l'encontre des libertés et droits fondamentaux, invoquant, entre autres l'antagonisme des classes, n'a pas été appliqué dans ce cas. Il l'avait pourtant été dans le cas de la publication de Mein Kampf par l'éditeur tchèque, Michal Zitko, condamné à 22 mois de prison avec un sursis de trois ans. Deux poids, deux mesures affirment, par exemple, les prisonniers politiques du régime communiste.