Communiste et advienne que pourra !
David Pecha de Sumperk est à peine âgé de 24 ans, mais déjà, il est un communiste irréductible. Est-il ou n'est-il pas sérieux quand il prône la défense de ses idées par la violence ? En tout cas, la police, elle, le prend très au sérieux. Omar Mounir.
C'est l'expression "par les armes" qui lui vaut ses démêlées actuelles avec la justice. Et pas seulement. Car, M. Pecha ne s'en est pas arrêté là. Il s'en est pris aux plus hauts responsables de l'Etat et pas forcément à eux seuls, les qualifiant de "voleurs et de traîtres".
Autant d'incartades qui lui valent aujourd'hui de comparaître devant la justice pour "propagation de mouvements orientés vers la répression des droits et des libertés civiques et pour diffusion de nouvelles alarmantes." Il encourt plusieurs années de prison. Pour les rares fois où pareille procédure a été engagée en Tchéquie, c'était toujours à l'encontre d'extrémistes pour adulation de Hitler et du nazisme.
En qualifiant des personnalités politiques de "voleurs et de traîtres", David Pecha n'est pas resté dans les généralités. Il a une liste où l'on trouve successivement : Vaclav Klaus, Vaclav Havel, les Slovaques Vladimir Meciar et Marian Calfa, deux anciens premiers ministres, Petr Pithart, président du Sénat etc. Des gens que la police, qui prend décidément au sérieux le jeune Pecha, a contacté à leurs domiciles, sauf le président de la République, qui, lui, ne peut être auditionné. Le jeune Pecha n'a pas même épargné la veuve du défunt Josef Lux, anciennement ministre de l'Agriculture.
Mais il en faut certainement plus pour convaincre les communistes qui considèrent que le procès de Pecha est tout simplement une machination politique : "Nous trouvons étrange, écrivent les représentants de la jeunesse communiste, que la cause de Pecha, aussi bien que la nouvelle vague anti-communiste aient été ravivées, juste au moment où l'on tente de porter de nouveaux coups aux acquis des travailleurs, par la réforme gouvernementale des finances publiques. Ce procès a pour but de détourner l'attention du public de cette réforme et de terroriser les plus radicaux parmi les opposants à cette réforme".