La protection des consommateurs, sujet prisé par les eurodéputés tchèques
La composition du nouveau Parlement européen a été déterminée il y a deux mois, le nom de son président, il y a deux semaines. Les vingt-et-un eurodéputés tchèques ont, eux aussi, découvert leurs bureaux bruxellois et ont entamé le travail. Mais en quoi consiste-t-il essentiellement ? Selon la sociale-démocrate Olga Sehnalová, un eurodéputé consacre jusqu’à 90 % de son temps au travail au sein des commissions parlementaires. Radio Prague explore cet univers méconnu ainsi que la nouvelle répartition des Tchèques au sein de celui-ci.
« Le travail au sein d’une commission est la base du travail d’un eurodéputé. Il y consacre entre 80 % et 90 % de son temps. Les commissions façonnent la législation européenne, d’où l’intérêt de chaque fraction parlementaire d’y avoir ses représentants. Ceux-ci deviennent des rapporteurs pour différents textes législatifs. Etre rapporteur nécessite un temps et un effort particuliers car il faut non seulement maîtriser le sujet en question, mais aussi négocier en permanence avec les rapporteurs fictifs qui suivent le même dossier pour d’autres fractions. Le rapporteur rend les projets législatifs accessibles à ses collègues dans la commission et, par ce biais, il a une grande influence sur l’avenir du texte, à condition qu’il impose son point de vue à l’intérieur de son groupe politique. J’ai moi-même été rapporteur d’un texte législatif et il s’agissait d’un travail intensif de deux ans. »
La répartition des 751 députés des vingt-huit Etats membres en une vingtaine de commissions spécialisées suit un chemin compliqué qui prend en compte plusieurs éléments. Au départ, les députés, en coordination avec leur groupe, définissent leurs vœux de spécialisation. Ils sont ensuite assignés dans une commission en fonction de leur couleur politique, leur genre, leur expérience avec ce type du travail, la taille de leur Etat d’origine ainsi que son ancienneté au sein de l’Union européenne.
L’étude de la distribution des postes révèle que quatre Tchèques se consacrent désormais à la problématique du marché intérieur et de la protection des consommateurs. La seconde thématique la plus prisée concerne l’industrie, la recherche et l’énergie, où se retrouvent trois compatriotes. D’autres sont présents dans la commission pour l’emploi et les affaires sociales, où va travailler notamment le leader de la liste sociale-démocrate, le sociologue Jan Keller. En revanche, la tête de liste du mouvement ANO, Pavel Telička sera le seul Tchèque à s’intéresser plus particulièrement au transport et au tourisme.La forte concentration des Tchèques autour de la protection des consommateurs est également bien accueillie par Olga Sehnalová, elle aussi membre de cette commission spécialisée :
« Je suis surtout contente que la composition de cette commission soit marquée par la plus grande présence des députés issus des nouveaux Etats membres. Le droit des consommateurs et la qualité des produits sont devenus des sujets qui résonnent auprès de l’opinion publique et ont été beaucoup entendus lors de la campagne électorale dans ces pays. Pour cela, il y a maintenant plus de Tchèques, plus de Slovaques et en général, plus de représentants de l’Europe de l’Est. »
Vu de Prague, le contenu du travail d’un eurodéputé peut paraître opaque. Mais il l’est peut-être moins par rapport à son homologue national. En effet, la plupart des réunions des commissions sont visibles en ligne et leur ordre du jour est accessible en avance. Même si le lien entre l’activité d’un eurodéputé et sa chance de réélection n’a pas encore été observé, plusieurs instruments permettent de suivre son travail et son vote tout au long de son mandant, pour espérer que dans cinq ans, le taux d’abstention aux élections européennes ne soit pas encore plus élevé.