La rentrée scolaire : vêtements de marque et portables dernière génération
Les préparatifs de la nouvelle rentrée scolaire, le jeudi 1er septembre, battent leur plein. Tandis que les enfants qui vont pour la première fois à l'école se contentent des fournitures scolaires indispensables, pour les écoliers à partir de huit ans la rentrée devient une affaire de vêtements et d'accessoires de marque.
La différence entre les enfants riches et les autres s'accentue de plus en plus dans des écoles primaires tchèques. A partir de la troisième classe (CE2), les enfants sont impitoyablement classés par leurs camarades suivant leurs vêtements et accessoires : Le diktat des tee-shirts, des jeans, des chaussures de marque et des portables dernière génération touche surtout les jeunes filles. « Tu es un cas social » - voilà ce que s'entendent dire celles et ceux qui, aux yeux de leurs copains, ne remplissent pas les critères sévères. A juste titre, le phénomène est qualifié de bizutage. Les enfants non habillés et non équipés comme il faut sont soumis à des brimades. Ils risquent de perdre leurs camarades. Les sentiments d'isolement et de mépris dont ils souffrent peuvent se transformer en complexes d'infériorité.
Un tout récent sondage effectué par l'agence Median a révélé qu'un quart des écoliers âgés de 7 à 11 ans sont des chanceux auxquels les parents achètent tout ce qu'ils veulent. 30% d'entre eux doivent en revanche convaincre les parents de réaliser leurs souhaits. Des spécialistes conseillent pourtant de ne pas céder aux pressions. Le quotidien Mlada fronta Dnes cite le psychologue Vaclav Moravec selon lequel l'enfant doit connaître les possibilités de ce que la famille peut se permettre. Acheter tout ce que l'enfant souhaite signifie souvent compenser le manque de temps, estime-t-il.
Le diktat des accessoires de marque devient vraiment grave dans des écoles primaires tchèques ; en témoigne le débat qui a eu lieu sur le sol du Sénat sur le thème de bizutage. Des écoliers venus de la ville de Jihlava ont cherché à persuader les sénateurs que le port obligatoires d'uniformes scolaires pourrait atténuer la brimade. Or, pour l'instant, les politiciens ne sont pas favorables à cette idée. Il n'empêche qu'un débat public sur le port d'uniformes est lancé sur Internet. A en juger par les réactions, il y a deux camps opposés : pour les uns, les uniformes sont un moyen d'empêcher la brimade, pour les autres, la réglementation vestimentaire constituerait une atteinte à la liberté.