La République tchèque repense son aide au développement

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Les autorités tchèques adoptent une nouvelle stratégie d'aide aux pays défavorisés. Axée sur huit pays seulement au lieu de quarante, comme ce fut le cas jusqu'à présent, elle devrait être, en revanche, beaucoup plus efficace.

Serbie, Bosnie, Viêtnam, Moldavie, Mongolie, Yémen, Angola et Zambie se partageront, l'année prochaine, quelque 180 millions de couronnes tchèques (environ 6 millions d'euros). Mais au fur et à mesure que se termineront ses projets de développement dans d'autres pays, Prague augmentera fortement ce montant : jusqu'à 400 millions, accordés dans deux ans. "Auparavant, l'aide tchèque aux pays en difficultés était éparpillée un peu partout dans le monde et peu efficace", a expliqué à la presse Petr Jelinek du Centre du développement auprès de l'Institut des relations internationales qui, en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, a mis en route le nouveau projet. Pour l'instant, ce dernier est envisagé jusqu'en 2010.

Pourquoi le choix de Prague s'est-il porté justement sur ces huit pays? Dans le cas du Viêtnam ou de l'Angola, la République tchèque dépoussière, pour ainsi dire, les liens privilégiés qu'elle entretenait avec ses "camarades" à l'époque communiste. L'avantage pour la mise en oeuvre d'activités de développement est que les Vietnamiens, Angolais et Yéménites qui ont fait leurs études dans l'ex-Tchécoslovaquie parlent toujours le tchèque et que l'on trouve encore, dans ces pays, des constructions tchèques d'alors. Au Viêtnam, l'aide tchèque sera ciblée sur les régions qui ne se sont pas encore remises de la guerre chimique menée, il y a trente ans, par les Etats-Unis. En Angola, les experts se pencheront sur l'agriculture dans les provinces les plus touchées par la guerre civile. Mais la priorité de l'Etat tchèque, c'est aussi l'ancienne Yougoslavie, où les Tchèques aiment tant passer leurs vacances d'été. En Serbie par exemple, Prague investira dans les soins locaux aux handicapés mentaux, dans le développement des transports écologiques à Belgrade ou dans l'extraction du charbon. La Moldavie a un statut à part, étant donné que Prague est son "parrain" dans les négociations sur l'entrée dans l'UE.

Bien que de belles perspectives s'ouvrent devant les bénéficiaires de ce nouveau programme, dans le contexte européen, la République tchèque reste un donateur plutôt moins généreux. Pour parvenir à un tiers du PIB que les pays de l'UE doivent consacrer à la lutte contre la pauvreté, il lui reste encore bien du chemin à parcourir...

Auteur: Magdalena Segertová
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