La République tchèque revoit sa politique énergétique : fin des exportations d’électricité
La République tchèque exporte actuellement chaque année environ 20% de sa production d’électricité, soit presque la quantité issue de la centrale nucléaire de Temelín (15,065 milliards de kilowattheures en 2013). Toutefois, en 2040, la République tchèque, qui est pour l’heure le cinquième plus important d’électricité au monde, devrait importer 5% de la quantité totale consommée annuellement dans le pays.
Cette nouvelle conception pour les vingt-cinq prochaines années est préparée actuellement par le ministère du Commerce et de l’Industrie et sera présentée au gouvernement avant la fin de l’année. Ce document prévoit une baisse de la production des centrales thermiques à charbon et un ajournement de la construction de nouveaux réacteurs dans les centrales nucléaires. Et tandis que la consommation d’électricité augmentera, la production restera sensiblement la même que celle de ces dernières années. Du coup, en importer pourrait devenir plus intéressant économiquement qu’en exporter.
En avril dernier, la société ČEZ, contrôlée majoritairement par l’Etat tchèque, a annoncé sa décision d’annuler l’appel d’offres pour l’achèvement de la centrale nucléaire de Temelín, notamment en raison du refus du gouvernement d’apporter des garanties financières au projet. Or, actuellement, les prix de l’électricité, en chute et historiquement bas, se situent à un tiers seulement du niveau à partir duquel l’investissement gigantesque deviendrait rentable. Lancé en 2009, l’appel d’offres, le plus important dans l’histoire de la République tchèque, prévoyait la construction d’ici à 2025 de deux nouveaux réacteurs dans la plus grande des deux centrales nucléaires que possède la République tchèque.
Il y a encore quelques années de cela, lorsqu’a été prise la décision d’agrandir Temelín, les experts estimaient que les deux centrales nucléaires existantes ne permettraient plus à la République tchèque d’être autosuffisante en électricité en 2015. Or, en 2013, la République tchèque, qui exploite en priorité ses ressources naturelles domestiques que sont le charbon et le gaz, a exporté treize térawattheures et les mêmes spécialistes s’accordent sur le fait que les capacités de production seront suffisantes jusqu’en 2030.