La République tchèque s'apprête à faire pousser des éoliennes
D'ici à dix ans, la République tchèque devrait multiplier par dix la capacité de ses éoliennes, actuellement au nombre d'une soixantaine. Une évolution qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie du pays favorable au développement des sources d'énergie renouvelable.
Les premières éoliennes ont vu le jour dans ce qui était alors encore la Tchécoslovaquie à la fin des années 1980. L'énergie retirée de ces dispositifs qui utilisent la force motrice du vent a ensuite connu un développement dynamique jusqu'en 1995 avant de stagner depuis. Aujourd'hui, la République tchèque entend donc relancer la production écologique d'électricité, même si elle ne dispose pas forcément des meilleures dispositions géographiques pour mener à bien son ambitieux projet.
Les frontières naturelles du pays étant formées de massifs montagneux, l'intérieur du pays se trouve, en effet, dans une vallée, une sorte de cuvette à l'abri des vents. Une réalité que confirme la carte des vents, selon laquelle la vitesse moyenne sur l'ensemble de l'année n'est que de 4 m/s à une hauteur de dix mètres et de 5,3 m/s à 30 mètres. Une force insuffisante, donc, pour faire tourner efficacement les hélices des éoliennes.
Malgré ce handicap, il n'en reste pas moins que l'énergie éolienne présente d'intéressantes perspectives de développement comme en témoigne le projet dont la réalisation est actuellement en cours de négociations : la construction d'un parc constitué d'une quarantaine d'éoliennes de 100 mètres de haut dans la région du Plateau tchéco-morave, à une centaine de kilomètres au sud-est de Prague. Paradoxalement, c'est même à proximité de la centrale nucléaire de Dukovany que la société CEZ - énergies renouvelables, une filiale de la Compagnie nationale de production et de distribution d'électricité, envisage d'installer ce parc. Plus généralement, si les différents projets des investisseurs se réalisaient, en 2017, environ 600 éoliennes réparties dans différents endroits du pays pourraient produire entre 500 et 1000 mégawatts, des chiffres qui se rapprocheraient alors de ceux de la centrale nucléaire de Dukovany.
Une perspective certes optimiste mais plausible, et ce d'autant plus depuis que l'on sait que le nouveau gouvernement tchèque, au sein duquel figurent pour la première fois les Verts, s'est engagé à ne pas construire de nouvelles centrales nucléaires. Par ailleurs, tandis que les réserves de charbon et les importations de gaz russe limitent le développement des centrales thermiques, le manque d'espace sur les rivières empêche la construction de nouvelles centrales hydroélectriques et l'énergie solaire est, elle, encore trop chère. Autant d'éléments favorables donc au développement des éoliennes.