La République tchèque s’engage à lutter contre le virus Ebola

Hôpital à Sierra Leone, photo: ČTK

Six mois après le début de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, le virus a fait plus 2 300 victimes. Les statistiques indiquent que 40% de ces décès se sont produits ces trois dernières semaines. Suite à un appel de Médecins sans frontières, la République tchèque a annoncé, la semaine dernière, qu’elle allait prendre une part active dans le combat contre l’épidémie. A cette fin, lundi, le Comité central épidémiologique s’est réuni pour débattre de la forme que prendrait cette aide.

Hôpital à Sierra Leone,  photo: ČTK
Il y a dix jours de cela, la Commission européenne a annoncé le déblocage de 140 millions d’euros pour venir en aide aux pays touchés par le virus Ebola en Afrique de l’Ouest: la Guinée, le Sierra Leone, le Liberia, le Nigeria et la République démocratique du Congo. Même si la Commission juge qu’« Ebola présente peu de risques » sur le territoire européen, elle s’est mobilisée pour faire face à toute éventualité, et ce principalement par la coopération avec les Etats membres, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le ministre tchèque de la Santé, Svatopluk Němeček, a réagi la semaine dernière à l’appel de Médecins sans frontières qui avait précédemment envoyé une lettre ouverte à tous les gouvernements des pays développés. L’aide accordée par la République tchèque devrait être d’ordre financier dans un premier temps, puis matériel dans un second. De son côté, le ministère des Affaires étrangères a la possibilité de débloquer 3 millions de couronnes (environ 110 000 euros) sans le consentement du gouvernement ; un accord du cabinet n’est nécessaire que pour une somme plus élevée. Prague souhaite envoyer des fonds à l’ONU, pour des projets humanitaires déjà en place sur le continent africain. A propos de l’aide matérielle, qui émanerait des réserves de l’Etat, le ministre de la Santé a fait savoir :

« Ce sont principalement des isolants spéciaux de protection qui seront fournis aux pays d’Afrique de l’Ouest. Ce qui limite notre action pour une éventuelle aide ultérieure est le fait qu’aucun pont aérien régulier entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest n’a encore été établi dans le cadre d’une solution paneuropéenne. Nous allons faire appel à nos collègues européens sur ce point afin qu’une solution paneuropéenne soit adoptée. »

Si, pour l’instant, près de 4 300 personnes seraient infectées par le virus Ebola, les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, elles, font état de près de 20 000 personnes contaminées. Dans les deux prochains mois, l’Afrique de l’Ouest sera également confrontée à la « saison du paludisme », ce qui soulèvera une nouvelle question quant à la suffisance des équipements médicaux pour faire face aux malades.

Pavel Gruber,  photo: ČT24
Selon le directeur de l’antenne tchèque de Médecins sans frontières, Pavel Gruber, c’est essentiellement la présence de médecins et d’un personnel médical qui serait indispensable dans les zones sinistrées, et ce malgré justement la pénurie constante de matériel médical. Pavel Gruber :

« J’ignore quel est exactement le contenu des réserves, mais il y aura certainement des vêtements de protection qui pourraient aider. Il peut également y avoir des moyens de logement. Un hôpital de campagne serait une bonne idée – même si cela reste cher bien évidemment. Mais même des gants ordinaires de protection ainsi que du chlore peuvent aider les populations touchées. »

Dans la conjoncture actuelle, l’OMS estime de six à neuf mois le temps nécessaire pour maîtriser la maladie. Or, c’est depuis la fin avril que Médecins sans frontières met en garde les pays sur le fait que le virus Ebola pourrait échapper à tout contrôle.