La saison 2008/2009 au Théâtre national de Prague : répertoire classique et artistes français

National Theatre

Il y a un an, le Théâtre national de Prague sortait d’une crise artistique qui a abouti au départ de son directeur Daniel Dvořák et à la mise en place d’une nouvelle équipe de direction. Ce lundi, le directeur actuel, Ondřej Černý, et son équipe ont présenté à la presse le répertoire et les ambitions artistiques du théâtre pour la saison 2008/2009.

Le Théâtre national de Prague qui est le premier établissement théâtral du pays abrite trois ensembles – l’opéra, le théâtre dramatique et le ballet. L’année dernière, il a accueilli 397 000 spectateurs. Pour la saison qui commencera en septembre, il présentera une soixantaine de productions dont 16 premières. Selon le directeur Ondřej Černý le théâtre prépare un retour aux sources et met l’accent sur les oeuvres de grands auteurs tchèques du passé :

Le Théâtre national,  photo: Kristýna Maková
« Je pense que le fait même d’être membres du Théâtre national nous oblige à cultiver le répertoire classique. Je me réjouis donc à l’idée que la saison 2008/2009 commencera pas la première de « La Fiancée vendue » de Bedřich Smetana et s’achèvera par une nouvelle production de Rusalka (L’Ondine) d’Antonín Dvořák. Pour moi, ces deux opéras représentent justement ce patrimoine artistique que le Théâtre national ne doit pas perdre de vue pour le proposer toujours à ses spectateurs. »

L’ensemble de l’opéra du Théâtre national prépare six premières dont « La Finta giardiniera », une œuvre de jeunesse de Mozart, « Eugène Onéguine » de Tchaïkovski et « L’Affaire Macropoulos », drame lyrique de Leoš Janáček basé sur une pièce de théâtre de Karel Čapek.

Jiří Heřman,  photo: CTK
La production de l’opéra « Rinaldo » de Haendel sera confiée à une équipe française dirigée par la jeune metteuse en scène Louise Moaty. Le chef de l’opéra du Théâtre national, Jiří Heřman, a présenté à la presse aussi un autre projet artistique préparé pour la prochaine saison :

«La nouvelle production de « La fiancée vendue » est due à notre collaboration avec le festival de Litomyšl, car c’est une oeuvre bien choisie pour fêter la 50e édition du festival, et à la possibilité d’engager pour cette production le chef d’orchestre Ondrej Lenárt. Il est très important pour nous de pouvoir confronter cet excellent artiste à ce chef-d’oeuvre de Smetana. Notre objectif est de créer une production grand public ancrée dans la tradition qui évoquera la vie disparue de la campagne tchèque. Pour la première fois dans l’histoire du Théâtre national, la mise en scène de cet opéra a été confiée à une femme (Magdaléna Švecová), et ce sera donc aussi un aspect intéressant de cette production. »

Pour le chef de l’ensemble de théâtre dramatique, Michal Dočekal, le répertoire classique représente un certain problème :

« L’attention que nous prêtons au répertoire dramatique tchèque du passé n’est pas limitée par l’année 1914, mais s’étend aussi sur la première moitié du XXe siècle. Il est cependant très difficile de trouver des pièces de cette période et les metteurs en scène de qualité qui manifestent de l’intérêt pour ce genre de répertoire. Le débat que nous menons sur le théâtre des auteurs comme Karel Čapek, František Langer et Viktor Dyk s’avère difficile et n’aboutit pas, pour le moment, à une nouvelle production. »

Dans la saison 2008/2009 le Théâtre national invitera aussi des artistes étrangers, dont le célèbre ensemble « Les Arts florissants » de William Christie qui présentera en version concert l’opéra-ballet de Jean-Philippe Rameaux « Les Indes galantes ».