Le Théâtre national de Prague fête son 125e anniversaire
Toute une série de manifestations organisées ces jours-ci pour le 125e anniversaire du Théâtre national doit rappeler au public que l’édifice qui se dresse sur le quai de la Vltava a été dans le passé plus qu’un théâtre, plus qu’un établissement culturel. Au XIXe siècle, le Théâtre national a été pour les Tchèques le symbole de leur identité nationale et de leur émancipation au sein de l’Autriche-Hongrie.
«Il faut dire que même pour ceux qui ne sont pas de grands patriotes, qui n’ont pas besoin de s’identifier avec le Théâtre national, l’ouverture de ce théâtre a été un acte de grande importance. C’était l’œuvre d’une génération qui sans son romantisme, son dévouement à la cause commune, ses sacrifices et sans son astuce, n’aurait jamais pu construire ce théâtre. Et je pense que ce message est de la même importance que l’aspect national de cette œuvre.»
Et le directeur d’ajouter que le Théâtre national orné d’innombrables tableaux et statues est également une importante galerie des arts plastiques tchèques du XIXe siècle.Pour le 125e anniversaire les portes du théâtre se sont ouvertes et le public a pu entrer dans les parties de l’édifice normalement inaccessibles dont la suite des salons présidentiels. Le public a pu assister ensuite à une représentation de l’opéra « La Fiancée vendue » de Bedřich Smetana. A cette occasion a été inauguré, dans les locaux du théâtre, le buste de Gustav Schmoranz qui avait dirigé l’établissement entre 1900 et 1922. Ces jours-ci a pris fin également la première étape de la grande reconstruction du Théâtre national. Miroslav Růžička du Département des services techniques du théâtre précise ce qui a été fait et ce qui reste encore à faire:
«Nous avons achevé la première étape de la reconstruction, c’est à dire la reconstruction des triges, de la grille dorée qui couronne le toit du théâtre, des lucarnes et des chéneaux. Cette étape a été réalisée entre novembre 2007 et novembre 2008. (…) Dans la seconde étape de la reconstruction seront réparées les façades de l’édifice y compris les fenêtres, les portes, les éléments de ferblanterie et le reste de la garniture sculptée de la façade, c’est à dire les statues etc.» Les triges, deux grands groupes en bronze représentant des chars antiques tirés chacun par trois chevaux, avaient déjà fait l’objet de plusieurs restaurations mais la dernière est la plus importante et les groupes devraient désormais pouvoir résister aux intempéries pendant cinquante ans.Evidemment le Théâtre national de Prague n’est pas et ne doit pas être qu’un monument historique mais un organisme vivant qui doit réagir aux impulsions nouvelles tout en respectant ses glorieuses traditions. Concilier cette tradition avec les défis de notre époque, c’est la tâche difficile mais nécessaire que le Théâtre doit accomplir en ce début du XXIe siècle.