La section bilingue franco-tchèque du Lycée Neruda fête ses 25 ans d’existence

Lycée Neruda, photo: ŠJů, CC BY-SA 3.0

Début novembre, la section bilingue franco-tchèque du Lycée Neruda, à Prague, a fêté ses 25 ans d’existence. Au micro de Radio Prague, Zuzana Wienerová la proviseure de l’établissement et coordinatrice de la section bilingue est revenue sur les origines de celle-ci.

Lycée Neruda,  photo: ŠJů,  CC BY-SA 3.0
« La section bilingue du Lycée Neruda a été ouverte à la rentrée scolaire 1990-1991. Elle a été fondée sur la base d’accords bilatéraux entre le gouvernement français et encore à l’époque le gouvernement tchécoslovaque. Je pense que c’était lié à la situation de le pays à l’époque, c’était juste après la révolution de velours, et c’était lié à l’ouverture générale du pays et à l’intérêt des étrangers pour notre pays. Pour la France, je pense qu’il ne faut pas ignorer les relations amicales qui remontent à la Première république tchécoslovaque. Dans les textes officiels, il est dit que l’objectif est d’apporter une double culture aux élèves tchèques, de leur montrer d’autres méthodes pour enrichir le système scolaire traditionnel tchèque. »

Cet esprit francophile et francophone s’inscrit-il dans une plus longue tradition du Lycée Neruda, qui d’ailleurs fête ses 150 ans cette année ?

« Il y a en effet beaucoup d’anniversaires chez nous cette année. D’après moi cela a joué un grand rôle, ne serait-ce que le choix de notre lycée pour cette section bilingue. En effet il y a une longue tradition de l’apprentissage du français. A l'occasion de ce 150e anniversaire du lycée, j’ai trouvé par hasard dans des archives un manuel de français rédigé par un professeur de français du Lycée Neruda, édité en 1892. Donc il y a toujours eu un apprentissage approfondi du français, même sous le régime communiste. »

Actuellement, quelle formation propose cette section et que signifie ce cursus pour les élèves ?

Photo: Site officel du Lycée Neruda
« La formation est présentée comme étant à dominante scientifique. Mais il faut dire qu’on assure à nos élèves une formation très solide en lettres et en sciences naturelles. Quand on utilise des manuels français, on utilise les manuels série S pour tout ce qui est sciences, et de série L pour tout ce qui est littéraire. Donc, en réalité nous proposons une formation très générale ce qui permet à nos élèves de choisir des universités de diverses spécialités. Ca les aide un peu à choisir à leur avenir, car souvent ils ne savent pas encore très bien ce qu’ils veulent faire à la fin de leurs études secondaires. Ce qui est important, c’est qu’ils maîtrisent la langue française et un vocabulaire spécifique, ce qui leur permet par exemple d’aller en France pour des stages ou faire des études. »

Quel est l’avenir ou les défis à l’avenir pour cette section bilingue, dans un monde où l’anglais est la langue dominante ?

« J’espère qu’il s’agit d’un avenir florissant ! On fait tout ce qu’on peut pour assurer un bel avenir à la section. Je pense que ses 25 ans d’existence sont la preuve de son intérêt, que cette section a beaucoup de qualités. Nous avons d’ailleurs le label France Education. Je pense qu’après 25 ans d’existence, il faut apprendre à un peu changer. Il y a de nouvelles générations, et le monde change. Je pense que ce qui y est important, c’est d’expliquer au public et aux futurs élèves qu’ils reçoivent une méthode spécifique qui leur permet d’aller faire des études dans le monde francophone, certes, mais aussi dans le monde anglophone. Ou bien ils peuvent aussi marier les deux. »