La semaine de l’éco
Retour sur l’actualité économique de la semaine écoulée en République tchèque…
Une révision des subventions pourrait profiter aux grands groupes agricoles
Le ministère de l’Agriculture prépare une révision majeure du système d’attribution des subventions agricoles à partir de l’année prochaine. Sous la tutelle de Marian Jurečka (parti chrétien-démocrate), les nouveaux paramètres pourraient surtout profiter aux grands producteurs, comme le groupe Agrofert du ministre des Finances, Andrej Babiš, et ce au détriment des fermes familiales et des petits producteurs.Jusqu’à présent, il faut avoir une vache pour cinq hectares pour pouvoir bénéficier des subventions du ministère de l’Agriculture. Après la modification qu’envisage le ministre Marian Jurečka, il faudrait avoir une vache pour trois hectares, et pour des agriculteurs écologiques, il s’agirait d’une vache sur 2,5 hectares pour obtenir des subventions publiques. Selon l’Association des agriculteurs privés, les nouvelles règles sont synonymes de liquidation pour les petits agriculteurs, car ceux-ci ne seront plus en mesure de respecter les nouveaux quotas sur le nombre minimum de vaches ou de moutons. Si ces producteurs à petite échelle s’éloignent effectivement de l’agriculture extensive, ils sont néanmoins dépendants des subventions. L’Alliance des localités marginales (Svaz marginálních oblastí, SMO), qui réunit plus de 1 400 agriculteurs exploitant des terres moins fertiles, a noté que les projets du ministère vont à l’encontre de la résolution gouvernementale de 2010 qui prévoit une hausse de la part de la superficie agricole écologique de 15% d’ici à 2015, ce qui représenterait plus de 522 600 hectares. Au contraire, le ministère, lui, planifie une baisse de 25% de la superficie de la production écologique. Pour le serveur echo24.cz, le secrétaire de l’Association des agriculteurs privés a remarqué que la stratégie du ministère semble favoriser la grande production industrielle qui pèse sur l’environnement de par son caractère extensif et parce qu’elle implique l’usage de plus d’engrais chimiques. Selon l’agriculteur cité par le serveur echo24.cz, les nouvelles règles profitent surtout aux grands exploiteurs et entreprises, à l’instar de celle du ministre des Finances, Andrej Babiš (mouvement ANO). Chez eux, les producteurs seront amenés à acheter plus d’engrais, plus de pesticides avant de leur revendre leur blé. En réponse à ces critiques, le ministère de l’Agriculture nie les informations selon lesquelles la quantité de la superficie agricole écologique devrait baisser. Quant aux subventions, il rétorque qu’il s’agit d’une augmentation mininale du nombre d’animaux par hectare.
Accélération de la croissance au premier trimestre
Selon les données publiées ce mardi par l'Office tchèque des statistiques (ČSÚ), la croissance s'est établie à 0,8% au premier trimestre de cette année par rapport au trimestre précédent. Sur un an, le PIB a même crû de 2,9%. La vitalité retrouvée de l'économie tchèque surprend par sa vitesse les analystes qui considèrent qu'elle est notamment due à la hausse de la demande, à la fois en République tchèque mais aussi à l'étranger.
La dernière fois que la croissance de l'économie tchèque avait connu une hausse importante de même ampleur, c'était au troisième trimestre 2008. Ensuite la crise est passée par là et la République tchèque a traversé une période de récession, la plus longue de sa jeune histoire. Celle-ci s'est achevée au deuxième trimestre 2013. Depuis, le PIB tchèque ne cesse de croître, de plus en plus rapidement, et a même retrouvé son niveau d'avant-crise. La demande extérieure et surtout celle de l'Allemagne a eu un effet bénéficique sur la production industrielle tchèque. Aussi, le taux de chômage baisse depuis le début de l'année, quand il a atteint un niveau historique avec plus de 600 000 personnes sans emploi. Le chômage touchait 7,5% de la population active en mai, et sa baisse ne serait plus seulement due à un effet saisonnier mais bien, selon les économistes, à une réelle reprise de l'activité. Avec le retour de la confiance des ménages, la demande intérieure explique également en partie le regain de vitalité de l'économie tchèque. La plupart des institutions tchèques estiment de plus que cette croissance positive devrait se poursuivre. A l'instar du Fonds montétaire international (FMI), qui table sur une croissance annuelle du PIB tchèque de 2% au moins pour les trois prochaines années.
Bière : pour la 1ère fois, Plzeňský Prazdroj a vendu plus d’un million d’hectolitres à l’étranger
Plzeňský prazdroj, plus grand groupe brassicole en République tchèque, a vendu un volume record de plus de 1,11 million d’hectolitres de bière à l’étranger en 2013, soit environ 10% de la production totale du groupe. Le tout pour un bénéfice avant impôt de près de 3,5 milliards de couronnes (127 millions d’euros), une augmentation de 5% par rapport à la période avril 2012 - mars 2013.
Le chiffre d’affaires réalisé par Plzeňský prazdroj, qui regroupe Pilsner Urquell, Gambrinus, Velkopopovický Kozel ou encore Radegast, autant de marques très consommées en République tchèque, a atteint un montant d’un peu plus de 13 milliards de couronnes (472 millions d’euros), soit une baisse de 2% par rapport à l’exercice précédent. Ces chiffres sont à placer en parallèle avec celui de la consommation totale en République tchèque dont le volume a baissé de 1,1% en 2013. Selon les dirigeants de Prazdroj, qui détient la moitié du marché local, le temps relativement froid qui a régné dans le pays au printemps 2013 et les inondations qui ont frappé la Bohême en juin constituent les causes principales de cette tendance. Par ailleurs, la consommation dans les restaurants et autres établissements de débit de boissons a chuté de 41%, les Tchèques étant de plus en plus nombreux à préférer consommer leur boisson préférée chez eux. Exportée dans plus de cinquante pays du monde, la Pilsner Urquell, la plus célèbre des bières tchèques, est de plus en plus appréciée notamment sur les marchés asiatiques, mais aussi en Grande-Bretagne, en Italie, en Finlande, en Biélorussie, en Bulgarie, au Monténégro ou encore en Slovaquie. La Velkopopovický Kozel, une des autres marques du groupe distribuée dans une trentaine de pays, se porte bien également avec une hausse de 6% en 2013. Plzeňský Prazdroj, dont la brasserie à Plzeň est aussi une attraction touristique majeure, fait partie du groupe britannique SABMiller.
Le géant de la bière Anheuser-Busch InBev achète la brasserie Samson
Le géant de la bière Anheuser-Busch, qui appartient au belgo-brésilien Anheuser-Busch InBev, qui commerciale notamment la marque Budweiser (ou Bud), a officialisé l’achat de la brasserie Samson, dont l’usine est basée à České Budějovice, en Bohême du Sud. L’entreprise américaine va ainsi fabriquer la précieuse boisson dans la ville même où est basée la société d’Etat Budějovický Budvar, une autre brasserie de renom, qui produit la Budweiser Budvar, avec laquelle elle est en conflit commercial depuis plus d’un siècle, précisément sur l’usage du mot « Budweiser », qui désigne, en allemand, un habitant de cette municipalité tchèque de 100 000 habitants.
Basée à Chypre, pays considéré parfois comme un paradis fiscal, la firme Taurus One Limited a cédé les actions de Samson, qu’elle possédait en intégralité, au groupe Anheuser-Busch. Cette dernière est donc propriétaire à 100% de la brasserie tchèque, ainsi que l’a confirmé Michal Donath, l’attaché de presse de Taurus One Limited, qui a toutefois indiqué que le montant de la transaction ne serait pas rendu public. En 2009, Budwar avait eu la possibilité d’acheter Samson. Une somme de 1,5 milliard de couronnes (environ 50 millions d’euros), jugée anormalement élevée, avait été évoquée pour cette acquisition qui ne s’était pas concrétisée. Les négociations pour l’achat de Samson avaient débuté en 2011 côté Anheuser-Busch, qui aurait envisagé à une époque de prendre également possession de Budwar, ce qui aurait mis un terme à leur long litige commercial. La société publique, un temps menacée de privatisation, devrait rester entre les mains de l’Etat. Le ministre de l’Agriculture Marian Jurečka, chrétien-démocrate de son état, a en effet indiqué que son gouvernement ne prévoyait pas de se débarrasser de la firme, mais plutôt d’y investir. Quoi qu’il en soit, Anheuser-Busch dispose désormais d’une brasserie de České Budějovice, et pourrait brandir cette argument pour remporter les multiples et interminables procès qui l’oppose à Budvar sur l’usage de la marque Budweiser. Le litige commercial dure depuis 1907. La société tchèque a depuis remporté environ 70% de ses procès. Entre 2000 et 2013, 184 cas ont opposé Budějovický Budvar à AB InBev, avec une issue favorable aux Tchèques à 125 reprises.
Les exportations tchèques vers le Mexique ont quadruplé en dix ans
En l’espace de dix ans, les exportations tchèques au Mexique ont pratiquement quadruplé. Les meilleures affaires sont réalisées par les entreprises spécialisées dans le génie mécanique, les transports, l’électronique ou encore les industries chimique et pharmaceutique.
Le Mexique fait partie des pays dans le monde où la croissance économique augmente régulièrement ces dernières années, une donnée qui n’a pas manqué de retenir l’attention des éventuels exportateurs. Ce n’est pas la seule. Depuis 2012, le pays d’Amérique centrale a entrepris de vastes réformes dans les domaines de la régulation du marché, de l’éducation, de la politique fiscale ou encore de l’énergie. Par ailleurs, la consommation intérieure représente 80% du PIB et la demande de biens ne cesse d’augmenter.
L’économie mexicaine est très liée de l’économie des Etats-Unis voisins. Ainsi, près de 50% des produits importés proviennent des Etats-Unis. Inversement, près de 79% des exportations mexicaines finissent sur le marché américain. Toutefois, ces chiffres ont tendance à baisser. La Chine (16,1% des importations) et l’Union européenne (11,3%) sont les deux autres principaux partenaires commerciaux du Mexique.
La demande mexicaine est cependant très forte dans des domaines d’activité où les sociétés tchèques sont traditionnellement fortes. Ainsi, sur les 343 millions d’euros d’exportations tchèques réalisées en 2013, 127 millions de ventes proviennent du génie mécanique, 64,8 millions des transports et 54,3 millions de l’électronique.