Les hommes d’affaires appellent à une seconde transformation de l’économie tchèque

A la veille du 32e anniversaire de la révolution de Velours qui a marqué la chute du régime communiste dans l’ancienne Tchécoslovaquie, trente-deux hommes d’affaires tchèques ont appelé les responsables politiques et le public à opérer des changements qui, selon eux, permettront de lancer une deuxième transformation économique du pays. L’information a été publiée par le journal économique Hospodářské noviny.

Parmi les signataires de l’appel figurent Karel Komárek, propriétaire du groupe KKCG, Radek Špicar, vice-président de la Confédération de l'industrie de la République tchèque, Daniel Beneš, directeur général du groupe énergétique ČEZ ou encore Tomáš Salomon, directeur général de la banque Česká spořitelna.

Selon ces personnalités du monde des affaires, la première transformation de l’économie tchèque, au début des années 1990, était basée sur l’ouverture du marché, l’afflux de capitaux étrangers, une main-d’œuvre bon marché, l’infrastructure et la bonne position géopolitique de la République tchèque.

« Parmi ces atouts, il ne nous reste aujourd’hui de facto que notre position géopolitique », a déclaré M. Špicar. Les grands noms du business ont identifié trois priorités qui, selon eux, permettraient d’effectuer des changements essentiels à savoir la création d’une marque nationale, l’ouverture du pays à la main-d’œuvre étrangère qualifiée et la durabilité économique.

« Nous sommes convaincus qu’un Pacte vert européen bien négocié ne constitue pas une menace, mais une opportunité et un élan pour le changement et la modernisation du pays », ont déclaré les hommes d’affaires à propos du plan proposé par la Commission européenne pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Parmi les mesures concrètes qu’ils proposent figurent la participation des collectivités locales aux recettes fiscales provenant des entreprises locales, une aide fiscale permettant aux habitants d’investir dans les actions de petites et moyennes entreprises.  Selon les entrepreneurs, l’Etat devrait aussi informer activement les Tchèques des avantages de l’appartenance de leur pays à l’Union européenne et à l’OTAN. Par ailleurs, les auteurs du document appellent également à la création d'une autorité centrale pour la numérisation de l’État et à la promotion de programmes linguistiques et d’intégration destinés aux immigrants qualifiés.

« Jamais auparavant, un groupe aussi important et diversifié d’entrepreneurs ne s’était réuni autour d’une telle initiative », a souligné Radek Špicar. L’appel a également été signé par Martin Jahn, membre du conseil d’administration de Škoda Auto, Eduard Kučera, cofondateur de la société antivirus Avast, et les propriétaires des entreprises Cylinders Holding, Linet et Koh-i-noor, respectivement Jan Světlík, Zbyněk Frolík et Vlastislav Bříza.