La semaine de l'éco
Retour sur l’essentiel de l’actualité économique de la semaine écoulée.
Prix des logements neufs : la République tchèque plus chère que ses voisins
Réalisée par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte, une étude sur les prix des logements neufs affirme que la République tchèque est le pays le plus cher d’Europe centrale. En moyenne pour l'immobilier résidentiel neuf, le mètre carré atteindrait 32 556 couronnes, soit près de 1 200 euros. C’est 255 euros de plus qu’en Hongrie, le pays le plus bon marché de la région. Cela reste néanmoins bien moins cher que dans certains pays comme la France ou la Grande-Bretagne, où il faut débourser en moyenne près de 3 500 pour un mètre carré de logement neuf.En République tchèque, c’est à Prague que les prix sont les plus élevés, deux fois plus que la moyenne du pays. Une proportion que l’on retrouve pour différentes grandes villes européennes comme Londres, Paris ou Hambourg. Mais la capitale tchèque est bien plus chère que les métropoles équivalentes de la région. Le mètre carré s’y vend pour 750 euros de plus qu’à Varsovie par exemple, à des tarifs comparables à ceux en vigueur à Madrid.
Pour s’acheter un logement de 70 mètres carrés, les Tchèques devraient donc en moyenne épargner l’argent de leur labeur durant un peu plus de sept ans et consacrer l’intégralité de ce pactole à leur nouvelle acquisition. Les Polonais et les Hongrois sont dans une situation similaire alors que Danois n’auraient besoin de travailler qu’un peu plus de deux années de leur vie pour rassembler la somme nécessaire à l’achat du logement de 70 mètres carrés de leur rêve.
A Prague, 1 350 appartements ont été vendus lors du premier semestre de cette année. Les acheteurs ont privilégié des logements de dimensions raisonnables, principalement des T2, et n’excédant pas le prix de 110 000 euros. Dans la capitale, environ deux mille logements n’ont pas trouvé preneur depuis plus de deux ans. On estime par ailleurs que 13 000 sans-abris vivent à Prague.
Investissement : le gouvernement donne son feu vert aux Coréens de Nexen
Le gouvernement a avalisé, lundi, le contrat qui sera signé avec le fabricant coréen de pneus Nexen pour ce qui constitue le plus important investissement réalisé en République tchèque ces dernières années. Nexen s’apprête à implanter une usine dans la région de Žatec, en Bohême du Nord, pour un montant de 22,8 milliards de couronnes (environ 830 millions d’euros).
Selon le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, cet investissement devrait permettre la création dans un premier temps d’au moins 1 000 emplois dans une région du pays particulièrement frappée par le chômage (11% en mai). A terme, Nexen, qui fournira en pneus notamment les constructeurs automobiles Hyundai et Kia installés en Moravie du Nord et en Slovaquie, ainsi que Škoda Auto pour ses modèles Octavia et Rapid, pourrait même investir jusqu’à 40 milliards de couronnes, ce qui serait alors le plus grand investissement étranger dans l’histoire de la République tchèque. La production devrait être lancée dans deux ans.
La Pologne et la Bulgarie étaient également envisagées. C’est finalement la République tchèque que les dirigeants coréens ont choisie pour réaliser un investissement qui, si les affaires prospèrent, pourrait permettre la création de 2 300 emplois. Dans une région avec près de 65 000 personnes sans emploi, les responsables politiques ont tout fait pour convaincre les dirigeants coréens de s’installer dans la zone industrielle appelée Triangle et pas ailleurs en Europe de l’Est. Ainsi, en mai dernier, le conseil régional d’Ústí nad Labem avait approuvé la vente au prix très avantageux d’un euro le mètre carré d’un terrain de 60 à 70 hectares.
Le Brésil, un marché avec pas mal de perspectives pour les Tchèques
Bien qu’elle ne participe pas à la Coupe du monde de football, la République tchèque entend bien être présente au Brésil via ses entreprises. Selon le représentant de l’agence nationale CzechTrade, les sociétés tchèques ont des marchés publics à gagner principalement dans les domaines des infrastructures de transport, énergétique, de l’industrie minière et pétrochimique ou encore de la santé.
Le gouvernement brésilien prépare actuellement un appel d’offres pour la construction et la gestion de 7 500 kilomètres de routes et autoroutes et surtout 10 000 kilomètres de voies ferrées pour un montant d’ensemble de 44 milliards d’euros. Bien que le Brésil soit environ 110 fois plus grand que la République tchèque, son réseau ferroviaire est en effet sensiblement identique au tchèque.
Le Brésil entend également réaliser d’importants investissements de l’ordre de 540 milliards de dollars d’ici à 2020 dans le domaine énergétique, et notamment dans la construction de centrales thermiques au charbon et au gaz. Actuellement, 75% de l’électricité produite au Brésil provient des centrales hydroélectriques. Or, les investissements planifiés dans l’industrie minière d’ici à 2016 sont de l’ordre de 75 milliards de dollars.
Par ailleurs, le secteur brassicole, avec la construction de nouvelles brasseries, est également particulièrement intéressant, la bière tchèque bénéficiant d’une excellente réputation au Brésil, où le climat ne permet pas la production de houblon.
L’année dernière, les exportations tchèques au Brésil ont atteint un montant de 393 millions d’euros, soit pratiquement le double de celles des importation brésiliennes. De par sa taille, le Brésil constitue depuis de longues années le principal partenaire commercial de la République tchèque en Amérique du Sud, les premiers échanges économiques entre les deux pays remontant à 1918.
Le gouvernement approuve une ébauche de budget de l’Etat pour 2015
La première étape vers l’adoption du budget de l’Etat pour 2015 a été parachevée avec succès puisque le gouvernement en a approuvé cette semaine une ébauche. La coalition gouvernementale s’est mise d’accord sur les recettes et les dépenses de chaque ministère pour la période allant de 2015 à 2017. De plus, le ministre des Finances Andrej Babiš table sur un déficit du budget de l’Etat de l’ordre de 100 milliards de couronnes (environ 3,7 milliards d’euros) en 2015, soit sensiblement le même qu’en 2014, et toujours inférieur au seuil maximal de 3% du PIB imposé par Bruxelles dans le cadre des critères de convergence.
Ce projet de budget prend en compte des hausses de salaire pour les pompiers, les policiers et les enseignants ainsi qu’une revalorisation des retraites. Les fonctionnaires verraient ainsi leur salaire augmenter de 3,5% tandis que les pensions de retraite connaîtraient une bonification de 205 couronnes (7,5 euros). M. Babiš assure que cela n’aura pas d’impact sur la dette de l’Etat tchèque qui devrait selon lui se stabiliser à hauteur de 1 700 milliards de couronnes, c’est-à-dire une somme d’environ 62 milliards d’euros (environ 48% du PIB, bien moins que nombre de pays de l'Europe occidentale). L’opposition ne l’entend évidemment pas de cette oreille. Pour Jan Skopeček, du parti conservateur-libéral ODS, il conviendrait, en période de retour de la croissance, de s’efforcer de réduire la dette de l’Etat plutôt que d’augmenter les revenus des plus faibles, les minimas sociaux devant également connaître une légère hausse.
Le débat gouvernemental sur le budget 2015 est loin d’être terminé. Ainsi, les portefeuilles aux mains des sociaux-démocrates (ČSSD), la principale force de cette coalition, souhaitent obtenir 4,6 milliards de couronnes supplémentaires (170 millions d’euros). Le premier ministre Bohuslav Sobotka a de plus indiqué qu’il voulait une augmentation du budget de la Défense d’un milliard de couronnes (36 millions d’euros) pour intensifier le développement de l’armée tchèque. Le ministère de l’Education espère également voir ses moyens renforcés alors que la rentrée 2015 devrait voir un afflux d’élèves dans les écoles primaires supérieur aux années précédentes.
Le ministère des Finances doit désormais plancher sur une version plus aboutie du budget 2015, que le gouvernement devra approuver au plus tard en août prochain et qui devra ensuite être soumis à l’approbation des députés.
La Poste tchèque envisage l’entrée dans le secteur bancaire
La Poste tchèque envisage de demander une licence pour pouvoir offrir des services bancaires à ses clients, c’est ce qu’a annoncé le président du conseil de surveillance de la Poste à la conférence de presse de ce vendredi. L’entreprise publique analyse sérieusement cette option car en 2017 expire son contrat avec la banque ČSOB, qui gère les comptes bancaires des clients de la Poštovní spořitelna, la caisse d’épargne de la Poste.
En effet, la Stratégie du développement de la Poste tchèque à l’horizon de 2017, document présenté ce vendredi par son directeur Martin Elkán, prévoit l’extension des services financiers offerts par la poste. Ainsi, le paiement par carte bancaire pourrait devenir possible. L’entrée dans le secteur bancaire constituerait un pas en avant dans le même sens. La coopération avec la banque ČSOB apporte 1,5 milliards de couronnes (55 millions d’euros) dans le budget de la Poste. Le fait d’avoir à terme sa propre licence bancaire pourrait avoir des conséquences macroéconomiques importantes car la Poste se rangerait parmi les quarante-cinq fournisseurs des services bancaires sur le territoire tchèque.
Par le biais du projet d’intégrer le secteur bancaire, la Poste tchèque répond à la nécessité de diversifier le financement de ses services car le risque principal de la suppression de certains bureaux non rentables persiste. Si le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec (ČSSD) assure que la fermeture des bureaux, situés surtout dans les villages, n’est pas dans l’intérêt de l’Etat, il avertit en même temps qu’une hausse plus prononcée des salaires des employés n’est pas non plus à l’ordre du jour. Les négociations d’un nouvel accord collectif débuteront dans les prochains jours.