La situation à Spolana demeure incertaine

Quinze jours après les inondations catastrophiques, la situation à Spolana, usine chimique située à une trentaine de kilomètres au nord de Prague, continue à constituer un danger réel pour la population et l'environnement local. Le directeur de l'entreprise a été révoqué de ses fonctions. Astrid Hofmanova.

La situation à Spolana demeure incertaine

Miroslav Kuliha (Photo: CTK)

En effet, le comportement de la direction de cette grande usine chimique a été critiqué aussi par le gouvernement, avec, à sa tête, le premier ministre Vladimir Spidla. Cette critique a coûté son poste au directeur de l'entreprise, Radomir Vek. Lors des inondations, ce dernier n'a pas trouvé utile de communiquer avec le public, en dépit du fait que l'échappement de dizaines de tonnes de chlore de son usine avait menacé à plusieurs reprises la santé des habitants de la ville. Son sort a été décidé lorsque, vendredi dernier, de 2 à 5 cents kilogrammes de chlore se sont échappés de nouveau dans l'atmosphère. Désormais, Spolana a un nouveau chef, l'actuel directeur de Chemopetrol, Miroslav Kuliha, mais les problèmes persistent. Personne n'est en mesure de garantir que le chlore ne menacera plus la population. Pour éviter le pire, l'entreprise a commencé à pomper environ 14 tonnes de chlore de ses réservoirs. A Neratovice et les communes environnantes les bus sont prêts à évacuer la population.

En dépit de toute cette critique, Spolana a trouvé aussi son défenseur. L'hydrologue Jan Papez qui a considéré l'accident à Spolana comme un petit Tchernobyl, a été engagé par l'entreprise pour examiner les raisons de l'échappement du gaz toxique. Son verdict : personne n'est responsable de cet accident. Selon Papez, le dépôt a été bien protégé contre l'inondation du siècle mais l'eau qui a inondé la ville a largement dépassé toute attente. Elle a pénétré dans le dépôt, élevé l'échafaudage qui s'y trouvait et celui-ci a percé le toit d'où va s'échapper le gaz, constate l'hydrologue Jan Papez. La théorie de Jan Papez que personne ne pouvait empêcher l'échappement du chlore doit être confirmée par la police. Celle-ci vient d'ouvrir une enquête dans l'entreprise.