La situation dramatique à la Télévision tchèque continue
La Télévision tchèque vit, certainement, les moments les plus dramatiques de son histoire. Alena Gebertova explique pourquoi.
Mercredi soir, les deux chaînes de la Télévision tchèque, une télévision publique, se sont tues, sur décision de son nouveau directeur général, Jiri Hodac. Tout ce que les téléspectateurs, étonnés, ont pu voir sur le petit écran, a été son appel adressé au Conseil de l'audiovisuel l'invitant à trancher la situation délicate qui s'est créée à la télévision et à dire lequel de ses programmes est légal. D'un côté, on voit l'ensemble des journalistes de la télévision en révolte qui refuse de quitter ses locaux et qui continue à diffuser le journal télévisé, qui ne peut être capté que par satellite ou par câble, donc, dans 20 % des ménages tchèques seulement. D'un autre côté, la nouvelle direction de la Télévision tchèque intronisée avant les fêtes de Noël, par le Conseil mentionné, qui cherche tant bien que mal à préparer le journal télévisé avec une nouvelle équipe de fortune... L'intronisation a été précipitée, M. Hodac n'est pas un professionnel comme il faut, la Télévision risque de subir des pressions politiques et de perdre son indépendance - voilà les principaux arguments des journalistes et rédacteurs de la télévision, soutenus par d'autres travailleurs de cet établissement, sans parler de la communauté culturelle du pays et d'une partie des citoyens. Ces derniers sont d'ailleurs quelques milliers à venir tous les soirs devant le bâtiment de la Télévision tchèque. Le Président Vaclav Havel a exprimé, lui aussi, son soutien à la cause du personnel de la Télévision tchèque.
S'agissant des partis politiques, seul le Parti civique démocrate, l'ODS, se met clairement du côté de Jiri Hodac et de son équipe, à quelques exceptions près, dont le maire de Prague, Jan Kasl. Un argument pour ceux qui prétendent que la nouvelle direction serait étroitement liée au parti de Vaclav Klaus. Les sociaux-démocrates, eux, demandent la démission de Jiri Hodac. Ses deux vice-premiers ministres, Pavel Rychetsky et Vladimir Spidla, ont annoncé, après avoir visité les deux camps du conflit, que le cabinet se pencherait, dans quelques jours, sur la modification de la loi sur la Télévision. Elle devrait permettre l'élection d'un Conseil de la Télévision indépendant. Ce jeudi, une quarantaine de députés ont invité Vaclav Klaus, président de la Chambre des députés, à convoquer une réunion extraordinaire en vue de se pencher sur la situation de la Télévision tchèque. Celle-ci est prévue pour le 5 janvier... Et où en est-on avec le respect de la loi ? Selon les juristes, la loi est violée tant par Jiri Hodac que par les travailleurs en révolte. Une seule chose est, aujourd'hui, certaine : la Télévisi