La situation s'envenime à la Télévision tchèque

Le ton semble monter à la Télévision tchèque, société d'intérêt public, après que l'affaire d'un directeur ancien membre des milices populaires sous le régime communiste, a été étouffée.

Jiri Janecek,  photo: CTK
Les syndicalistes de la Télévision tchèque ne sont pas contents. D'après eux, cette société d'intérêt public a perdu la confiance de ses employés et de l'opinion, après ce qui s'est passé la semaine dernière. Que s'est-il donc passé ? Le directeur général de la Télévision, Jiri Janecek, n'a pas révoqué l'un de ses grands directeurs, Frantisek Lambert, qui avait été membre de la « poigne armée du peuple », les milices populaires, sous l'ancien régime communiste. En tant que tel, il ne devait pas assurer de hautes fonctions dans le secteur public et il a donc violé la loi. En plus de cela, Jiri Janecek a caché son appartenance au Parti communiste entre 1981 et 1989. Le Conseil de la Télévision tchèque a soutenu le directeur général dans sa décision de nommer Lambert à un échelon inférieur, celui de directeur financier.
Frantisek Lambert,  photo: CTK
Un Conseil dont est membre Helena Fibingerova qui a pris la défense de l'ancien milicien, mais qui a, elle aussi, possédé la carte du parti communiste avant 1989. Pour les syndicats, le directeur général a couvert un ancien milicien et devrait démissionner. Les membres du Conseil de la Télévision qui ont voté pour que Lambert reste au sein de la direction de l'entreprise, devraient faire de même. Antonin Dekoj, syndicaliste à la Télévision, affirme : « C'est comme quand vous voulez conduire un autobus. Vous avez besoin d'un permis de conduire approprié. C'est la même chose à la Télévision. »

Réponse du directeur Jiri Janecek ? Il s'expliquera lors d'une réunion régulière avec les syndicalistes, et c'est la justice qui devra décider d'une éventuelle violation de la loi. Rappelons que les syndicalistes représentent environ la moitié des 2 680 employés de la Télévision tchèque. A la Chambre des députés, Vitezslav Jandak, président de la Commission des médias, ne prend pas très au sérieux les revendications des syndicalistes en constatant que « les sacs de couchage sont de nouveau prêts». Il fait allusion à la grève des employés de la Télévision qui avaient occupé les locaux, il y a six ans et avaient obtenu la démission de la direction de l'époque.