La société OKD va licencier la moitié de ses employés d’ici deux ans

OKD, photo: ČT24

La société minière OKD, propriété du groupe New World Resources (NWR), va licencier la moitié de ses employés d’ici deux ans. Si cette décision n’est pas inattendue et le gouvernement tchèque discute de la meilleure façon de minimiser son impact social, ces licenciements représentent un problème dans une région, la Moravie-Silésie, où le taux de chômage s'élève à quelque 8%.

OKD,  photo: ČT24
Avec 13 000 employés et de nombreux sous-traitants, la société minière OKD est le plus gros employeur de la région industrielle de Moravie-Silésie, dans l’est de la République tchèque. Mais l’entreprise est endettée en raison du faible prix du charbon et avait déjà annoncé de vastes plans de restructuration.

Le couperet est tombé : selon le directeur exécutif d’OKD, Dale Ekmark, l’entreprise va donc licencier la moitié de ses employés d’ici deux ans. En 2018, celle-ci n’en comptera donc plus qu’environ 5 000. A l’origine, un plan de restructuration dévoilé par la société mère de la firme, le groupe New World Resources, prévoyait la fermeture de seulement deux mines d’ici 2018, celle de Paskov et celle de Lazy. Désormais, selon les déclarations de Dale Ekmark de ce mardi, les fermetures pourraient également toucher celle de Darkov. Celle de Paskov, qui devrait fermer à la fin de cette année, totalise à elle seule 1 800 employés.

Le gouvernement tchèque et les autorités locales de Moravie-Silésie poussent depuis le début des ennuis d’OKD à une fermeture progressive des mines qui permettrait de mieux gérer l’impact social du dégraissage. Tomáš Hanzel est le maire de Karviná, où 26 000 personnes sont à l’heure actuelle sans emploi. Pour lui, les licenciements de cette année et l’année prochaine vont avoir un impact dévastateur sur la région. « La région doit bénéficier davantage de temps pour trouver des investisseurs et développer la zone industrielle Nad Barborou qui peut aider à compenser ces pertes d’emploi, » estime-t-il.

Lundi, à l'issue d'une réunion tripartite, les syndicats et le patronat se sont dits vigoureusement opposés à ce que l'Etat tchèque vienne en aide à la société minière OKD. Leur position est que la responsabilité de cette situation incombe intégralement au groupe New World Resources. En 2014, NWR et OKD avaient signé un accord avec l'Etat tchèque qui s'engageait à verser 600 millions de couronnes (plus de 22 millions d'euros) dans un fonds social destiné aux mineurs en échange de la prolongation de l'exploitation de la mine Paskov jusqu'à 2017. "Nous sommes pour que l'Etat ne donne pas un seul centime à NWR ou à OKD. La responsabilité du propriétaire est claire", estime Jaroslav Hanák, qui dirige l'Association de l'industrie et des transports.

Le gouvernement et les autorités régionales souhaitent que les activités minières se poursuivent dans la région jusqu’en 2020, et le ministère de l’Environnement a donné son accord pour l’extension de l’exploitation minière jusqu’en 2023. D’après Dale Ekmark, cette décision est cruciale et permettra d’éviter la fermeture d’autres mines de la société OKD. Cette dernière doit encore toutefois remplir un certain nombre de conditions pour pouvoir espérer étendre l’exploitation ministère dans ces nouvelles zones.

Des pourparlers entre le gouvernement tchèque et le groupe NWR sur l’avenir de la société OKD sont prévus dans les semaines à venir.