Les contours de l’abandon du charbon en République tchèque se précisent
L’exploitation du charbon en République tchèque sera prochainement abandonnée. Lundi, le gouvernement a adopté le projet du ministère de l’Industrie qui prévoit le transfert des actifs de la société minière OKD à l’entreprise publique Diamo. Celle-ci sera chargée du processus de réduction progressive de l’extraction sur les sites de Moravie-Silésie.
Selon le document en question, la fermeture des mines ČSA et Darkov est envisagée pour la fin du mois de février de l’année prochaine. En revanche, aucune décision n’a encore été prise quant aux mines ČSM. Les horizons 2021 et 2022 sont néanmoins évoquées pour ces dernières.
OKD, qui est aujourd’hui le seul producteur de houille en République tchèque et qui siège à Karviná dans l’est du pays, gère quatre mines différentes : ČSA, Darkov, ČSM-Nord et ČSM-Sud.
Plus important employeur de la région (environ 10 000 salariés), OKD est depuis avril 2018 la propriété de la société par actions Prisko, dont l’unique actionnaire est le ministère des Finances tchèque.
Le gouvernement estime à 15,6 milliards de couronnes (près de 600 millions d’euros) le montant d’une facture qui, outre l’arrêt progressif de l’extraction, englobe également les indemnités de licenciement des employés et la dépollution et la revégétalisation d’une région historiquement très marquée par son intense industrialisation.
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« OKD se trouve dans une phase où, pour des raisons objectives que sont la baisse des prix du charbon sur les marchés mondiaux, la pandémie de coronavirus et l’impossibilité d’un autre soutien de l’Etat, le site doit être transféré à la société publique Diamo et les mines fermées », a expliqué le ministre Karel Havlíček. « Il s’agit là d’une décision essentielle qui résoud une situation qui serait devenue irrésoluble à l’avenir », a-t-il ajouté.
Si la majorité des mineurs d’OKD seront licenciés, un peu plus de 5 000 seront néanmoins réambauchés par la société Diamo. Celle-ci se spécialise dans l’élimination des conséquences de l’exploitation des mines d’uranium, de minerai de fer et aussi partiellement de houille. Ce transfert de personnel doit permettre, selon le ministre, d’« atténuer les retombées sociales de l’arrêt ».