La Tchécoslovaquie protégeait des criminels de guerre
La police a des preuves irréfutables que les hauts dirigeants politiques de la Tchécoslovaquie communiste protégeaient des criminels de guerre nazis, parmi lesquels un certain Werner Tutter. Astrid Hofmanova.
Cinquante-cinq ans après la fin de la dernière guerre, la police confirme la supposition des historiens: l'ancien régime communiste protégeaient des criminels nazis pour profiter de leurs services. Quant au cas de Werner Tutter, dans les années soixante-dix, la Tchécoslovaquie a refusé de rendre les documents témoignant de ses crimes à la justice allemande qui les avait réclamés.
Qui fut donc Werner Tutter? Allemand pragois, Werner Tutter est né en 1909. Dans les années 1944-45, il est commandant-adjoint de l'unité nazie « Joseph », composée d'Allemands tchèques et slovaques. Elle a sur son compte plusieurs communes rasées, 44 meurtres de partisans en Slovaquie et une cinquantaine dans les pays tchèques. Parmi les interventions les plus brutales effectuées par ce groupe, il y a notamment celle à Plostina, une commune en Moravie, où 27 habitants civils sont brûlés vifs dans leurs maisons incendiées. La guerre terminée, Tutter est condamné pour avoir collaboré avec les nazis mais il ne passe en prison que six ans. En 1953, il est contacté par la police d'Etat communiste qui l'envoie en Allemagne occidentale. La vérité sur le passé de l'agent Tutter a éclaté en 1962, lors d'un procès contre le groupe nazi Edelweis à Banska Bystrica en Slovaquie. Les informations sont à tel point choquantes que la police secrète envisage même de suspendre la collaboration avec Tutter. Selon des témoignages, Tutter était un commandant brutal qui non seulement ordonnait mais exécutait lui-même des meurtres. Tutter est mort en 1983 mais son cas ne cesse d'imposer une question de base : est-ce que la police communiste collaborait couramment avec des anciens criminels de guerre avec un consentement tacite du pouvoir officiel? Tout porte à croire en effet que Tutter n'était pas l'unique protégé du régime communiste, ayant un passé nazi.