La Tchéquie à la première place de l’échelle de 125 pays réformés
La République tchèque est le meilleur pays au monde en matière de transformation de sa société – c’est du moins ce qui ressort d’une étude dont les résultats ont été publiés, lundi, par la fondation allemande Bertelsmann, qui a suivi 125 pays du monde, selon le dit index de transformation qui analyse la qualité de la démocratie, de l’économie de marché et du management politique.
A l’échelle de ces pays, la République tchèque a devancé la Slovénie, l’Estonie et même l’un des dragons asiatiques, Thaïwan. Hanke Hartman, de la fondation Bertelsmann, cite les raisons pour lesquelles la Tchéquie est arrivée en première position : le haut niveau de la protection des droits de l’homme, l’existence du bureau du médiateur de la République, la croissance de l’économie nationale et son intégration dans les structures internationales, le respect des règles de la compétition économique, l’édification d’un système social efficace. L’économiste Aleš Michl, de Reiffensenbank, le confirme :
« En cinq ans, le produit intérieur brut de la République tchèque a atteint 85% du niveau des pays évolués de l’Union européenne, le pays affiche une croissance solide, sa monnaie est ferme, l’endettement étranger a baissé, le taux d’inflation est relativement bas : pour toutes ces raisons, on peut parler du niveau élevé de l’économie tchèque. »
L’analyste Pavel Sobíšek, de la banque UniCredit, est plus sceptique à l’égard des conclusions, du fait qu’elles sont publiées par une institution académique. Pour la sociologue Zdeňka Mansfeldová, qui a participé à la publication de l’étude, il faut aussi voir avec quels pays la Tchéquie est comparée : les démocraties dites jeunes, parmi lesquelles figurent beaucoup de pays pauvres.
Le ministre des Finances, Miroslav Kalousek, ne pense pas non plus que la première place occupée à cette échelle soit une raison pour ouvrir les bouteilles de champagne :
« Ce sont certainement de bonnes notes, mais assurément pas une raison de penser que tout est fait, au contraire : c’est un défi, une impulsion pour réaliser les réformes fondamentales, pour que cette tendance favorable soit maintenue. »Si l’étude apprécie le succès de la transformation vers un système démocratique et une économie de marché, le niveau du management politique range la Tchéquie à la 20e place, derrière des pays tels que le Chili, le Botswana ou la Slovaquie. L’index qui suit le niveau de la direction des élites politiques affiche une chute de dix places par rapport à l’étude précédente. « Le cabinet de Prague ne suit pas la nécessité des réformes économiques avec la même intensité qu’à la période de ses préparatifs à l’entrée dans l’UE. Les bons résultats obtenus dans la transformation ne devraient pas détourner l’attention des nouvelles réformes qui sont à réaliser dans la lutte contre le crime organisé, dans le domaine de l’environnement et dans le système du droit de vote », conclut l’étude de la fondation allemande Bertelsmann.