La Tchéquie entre dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes
La République tchèque s’attaque elle aussi aux espèces exotiques envahissantes. A compter de ce mercredi, les douaniers et les vétérinaires de l’aéroport Václav Havel contrôleront si parmi les animaux et les végétaux importés ne figurent pas également certains qui pourraient avoir des impacts négatifs sur la nature locale. Cette mesure fait partie d’un nouveau règlement adopté par Bruxelles, qui interdit désormais la présence d’une quarantaine d’espèces sur le territoire européen.
Pour donner suite à ce nouveau règlement, l’aéroport Václav Havel, le seul endroit par lequel les animaux et les plantes exotiques peuvent être importés légalement en République tchèque, a lancé un programme de contrôles renforcés. Šárka Miškovská du Bureau de la douane Prague-Ruzyně précise :
« Nous allons contrôler si ces espèces en question ne se trouvent pas dans les valises des passagers, mais aussi dans les livraisons arrivées à l’aéroport. Les contrôles de valises sont bien sûr assez fréquents. Mais leur envergure sera désormais plus importante. Nous sommes censés d’examiner d’où viennent ces personnes, qu’est-ce qu’elles amènent et si elles n’ont pas justement en possession les espèces dont l’importation est interdite. »Prochainement, il sera interdit en Tchéquie toute importation, reproduction, vente, élevage ou culture des espèces figurant sur cette liste. Avant d’entrer en vigueur, cette proposition doit encore être introduite dans la législation tchèque, ce qui peut s’étendre, à en croire le ministère de l’Agriculture, sur plusieurs mois. Pourtant, les contrôles sur l’aéroport représentent un premier pas vers l’adoption complète de ce projet. Šárka Miškovská explique quel sera le procédé des douaniers en cas de constatation d’une infraction :
« Nous ne pourrons pas agir seuls. Nous allons devoir nous adresser à l’Administration vétérinaire tchèque qui confirmera s’il s’agit ou non de ces espèces concrètes. Le cas échéant, ces animaux ou plantes seront confisqués et transmis à l’Administration vétérinaire qui les enverra très probablement dans leur pays d’origine, et ce sur les frais du propriétaire. Ensuite, cette personne pourra aussi être sanctionnée pour violation de ce règlement. »D’après l’Administration vétérinaire de République tchèque, ces sanctions pourraient s’élever jusqu’à 20 000 couronnes (un peu plus de 735 euros) pour une personne physique, voire même jusqu’à un million de couronnes (près de 37 000 euros) pour tous ceux qui souhaiteraient commercialiser les espèces concernées.
Les animaux et les plantes qui sont interdits mais déjà présents en République tchèque, pourront y être maintenus, à condition que leur propriétaire ne les fassent pas reproduire. Une seule exception pourrait être faite aux jardins zoologiques et d’autres institutions pour lesquels ces espèces envahissantes présentent un objet de recherche. Ils seront néanmoins étroitement surveillés.
Les écologistes tchèques de l’Agence de protection de la nature et du paysage qui accueillent cette initiative de manière positive, se plaignent toutefois que la liste ne comporte pas certaines autres espèces, comme notamment le vison d’Amérique, qui ne sont pas présentes sur l’ensemble du territoire européen mais qui s’avèrent être extrêmement dangereuses pour la nature tchèque. C’est la raison pour laquelle ils souhaitent prochainement élaborer, en conformité avec les normes européennes, une autre liste qui interdirait la présence de certains animaux et végétaux, et ce uniquement sur le territoire tchèque.