Deux entomologistes tchèques retenus en Inde sont accusés de biopiraterie

Photo: CTK

Deux chercheurs de l’Institut entomologique de l’Académie des sciences, en séjour touristique en Inde, ont été arrêtés, dimanche dernier, dans un parc naturel près de Darjeeling, au pied de l’Himalaya, pour le ramassage non autorisé d’insectes, de papillons et de scarabées rares.

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Les autorités indiennes les ont inculpés de biopiraterie, un délit passible d’une peine allant de 2 à 7 ans de prison. Les deux Tchèques se défendent en affirmant qu’ils ignoraient qu’ils se trouvaient dans un parc protégé. Depuis lundi, ils sont en détention préventive. Zuzana Opletalová, porte-parole du ministère des Affaires étrangères :

« Les deux citoyens tchèques ont été inculpés en Inde de violation de la loi sur la protection de la nature. La demande de relâchement contre une caution a été rejetée dans le cadre de la procédure judiciaire qui s’est déroulée lundi. Ils se trouvent toujours en détention préventive. La nouvelle procédure aura lieu le 7 juillet. »

En attendant, la représentation tchèque à New Delhi cherche à leur trouver un avocat susceptible de remplacer celui désigné d’office. Les deux Tchèques arrêtés sont des entomologistes mondialement réputés. Leurs collègues excluent toute tentative de contrebande d’insectes rares. Jan Šula, directeur de l’Institut entomologique de České Budějovice, où les deux chercheurs sont employés, est convaincu qu’il ne s’agissait pas de leur part d’une utilisation illégale intentionnelle des ressources naturelles, motif de leur inculpation. Il estime plutôt qu’ils ont sous-estimé la situation :

« Il est clair que tous ceux qui collectionnent des insectes, et ce d’autant plus si c’est dans un pays étranger ou dans une réserve protégée, doivent supposer qu’une autorisation spéciale est nécessaire, mais il est vrai que son attribution est souvent un long processus. En tout cas, ils devaient supposer qu’une autorisation sera nécessaire. »

La législation indienne relative à la protection de la nature est très sévère et elle punit la moindre infraction, précise Kateřina Vovková, chef du service consulaire de l’ambassade tchèque à New Delhi :

« Cette affaire est la conséquence et le reflet de ce que l’Inde est vraiment très attachée à sa nature et que chaque altération représente un délit grave. »

Les Tchèques entrent relativement souvent en conflit avec les protecteurs de la nature à l’étranger. La plus connue est l’affaire de deux biologistes qui, il y a 4 ans, ont été inculpés de tentative de vol et de contrebande d’orchidées rares en Nouvelle-Zélande et condamnés à une amende de 4000 euros. Selon Jitka Kufnerová, de l’Inspection tchèque de l’environnement, les Tchèques font partie des trois plus importants pays trafiquants en Europe d’espèces de flore et faune protégées.